Annales des Mines (1894, série 9, volume 6)
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TUBES INDICATEURS DU NIVEAU DE L'EAU
monter. D'accord avec l'un des chefs de l'établissement,.
DES CHAUDIÈRES A VAPEUR.
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MANIÈRES DE S'ASSURER DU BON FONCTIONNEMENT
il s'en fut appeler le chauffeur d'une usine d'à côté. Ce chauffeur vint, descendit à la chambre de chauffe au tube de verre de gauche, a-t-il dit, le niveau de l'eau
D'UN TUBE INDICATEUR.
vacillait, et à celui de droite on ne voyait presque rien. Il
sible, en prenant des précautions convenables dans la
purgea ces tubes. Les témoins ne sont pas entièrement
d'accord sur le résultat de la purge pour le tube de droite : l'un dit qu'il sortit de l'eau, l'autre qu'il ne sortit rien du tout, ce qui impliquerait que l'appareil de ce côté présentait quelque obstruction. Mais au tube de gauche, ils s'accordent à dire que la purge donna de l'eau, et 1( chauffeur venu en consultation ajoute que, lorsqu'il referma le robinet purgeur, l'eau s'éleva dans le tube d'une petite quantité. Alors, sans d'ailleurs examiner la tôle du coup de feu qui était peut-être déjà rouge, il pensa qu'on pouvait continuer à faire fonctionner la chaudière ; peu d'instants après, celleci se déchirait au coup de feu. L'enquête a montré que le débouché des tuyaux de
communication inférieurs dans la chaudière était en partie obstrué par les dépôts boueux ; de plus, le tuyau supérieur correspondant au tube de gauche avait, à son insertion sur le dôme, une garniture faite d'une façon particulière qui avait pu prêter aussi à quelque étranglement de l'orifice. Que l'on ajoute à ces circonstances le tracé des communications, particulièrement critiquable pour le tube de gauche, et l'on ne trouvera rien que d'admissible à ce que le mouvement des fluides, eau et vapeur, ait trouvé assez de résistances pour rendre plus ou moins
fictif le niveau de l'eau dans les tubes et pour pouvoir y montrer, quand la chaudière était en manque d'eau, de l'eau de condensation constamment renouvelée ; admissible aussi que lorsque le tube a été purgé, au moins du 'côté gauche, l'eau de condensation emmagasinée dans le tuyau inférieur ait pu donner le phénomène de réapparition de l'eau dans le tube, que l'opérateur déclare avoir observé.
Nous venons de passer en revue plusieurs circonstances où il peut arriver qu'un tube de verre donne des indications erronées. Est-il posconsultation du tube, de déjouer ces causes d'erreur ? Lorsqu'on demande à un chauffeur comment il s'assure du bon fonctionnement de son tube indicateur, il répond fréquemment que- c'est en regardant si l'eau oscille dans
le verre. Il y a là en effet un signe, très inégalement perceptible d'ailleurs suivant les circonstances de chaque installation. Il peut arriver que la colonne liquide paraisse tout à fait immobile dans un tube en bon fonctionnement ; mais la question principale est celle-ci : arrive-t-il qu'elle oscille dans un tube dont les indications laissent à désirer?
En cas d'obstruction complète de la communication du tube avec la chaudière, le niveau de l'eau dans le tube ne présentera généralement pas de mobilité ; cependant on peut à la rigueur concevoir que l'eau de condensation, provenant de la distillation qui s'opère dans la communi-
cation supérieure et le haut du tube, et tombant sur la surface du liquide, puisse produire un léger mouvement susceptible d'être pris pour une oscillation du niveau. Quant à une obstruction incomplète, il est clair que, tout en offrant une résistance aux oscillations, elle peut ne pas suffire à les éteindre entièrement. Mais surtout, les causes d'altération du niveau dues au jeu des pressions, aux différences de densité, etc., n'ont rien d'incompatible avec
des fluctuations du liquide dans le tube de verre. Le critérium indiqué ne suffit donc pas. Le procédé le plus efficace pour vérifier si un tube de verre est en bon état de fonctionnement, c'est de le purger. Le plu.s généralement, en pratique, le chauffeur procède à cette opération en ouvrant pendant quelques instants le robinet de purge inférieur, mais sans toucher aux Tome VI, 1894.
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