Annales des Mines (1894, série 9, volume 6)
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DES CHAUDIkRES A PETITS ÉLÉMENTS.
SUR LA SÉCURITÉ DE L'EMPLOI
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A la vérité, il faudrait, pour une exacte comparaison
DE QUELQUES MESURES PROPRES A AUGMENTER
LA SÉCURITÉ DE L'EMPLOI DES
avec la statistique des accidents, tenir compte des chaudières des chemins de fer et des bateaux de la marine du commerce ; mais la modification qui s'ensuivrait ne changerait rien au sens de notre observation.
La situation mise en évidence par ces chiffres n'est pas particulière aux deux années considérées. Pour les trois années précédentes, 1888-1890 , les moyennes annuelles avaient été les suivantes
CHAUDIÈRES A PETITS ÉLÉMENTS CHAUDIÈRES PROPREMENT DITES
Par M. C. WALCKENAER, Ingénieur des mines.
TOTAL
Durant l'ensemble des deux années 1891 et 1892. 50 accidents sont arrivés, en France (Algérie comprise:, aux chaudières à vapeur proprement dites employées par l'industrie. Ces 50 accidents ont fait 26 morts et 23 blessés, en ne comptant que les blessures ayant occasionné plus de 20 jours d'incapacité de travail. Dans ces totaux, les chaudières à petits éléments, dites aussi multitubulaires, ou à petits tubes bouilleurs, ainsi que les .a désignées la statistique officielle, entrent pour 13 accidents, 4 morts et 4 blessés.
La proportion afférente à ces chaudières est donc, pour ces deux années, 26 p. 100 quant au nombre des accidents, ou 16,3 p. 100 quant au nombre des victimes. Leur effectif est loin de correspondre non seulement au premier, mais même au second de ces rapports. En effet, durant ces deux années, les chaudières placées à demeure sur le territoire français et algérien, non com-
pris celles des chemins de fer ni des bateaux à vapeur, ont été en moyenne au nombre de 53.854, dont '1.792 à petits tubes bouilleurs. C'est une proportion de 3,3 p. 100.
A petits éléments
Autres types
Accidents
4,7
20,3
25,0
Tués
4,7
16,3
21,0
Blessés grièvement
1,7
12,0
13,7
Le contingent relatif aux chaudières à petits éléments avait donc dépassé 18 p. 100, tant pour le nombre des accidents que pour celui des victimes ; cette proportion est encore évidemment très supérieure à celle que pouvait atteindre l'effectif de cette classe de chaudières. Ce n'est pas seulement en France qu'il en a été ainsi : il parait en avoir été de même, à des degrés divers, en Allemagne et en Belgique, ainsi que l'a indiqué M. Yinçotte au quatorzième Congrès des ingénieurs en chef des Associations de propriétaires d'appareils à vapeur, tenu a Marseille en 1890.
Or, c'est là une situation défectueuse, à laquelle on ne saurait se résigner. Les raisons de sécurité ont été pour beaucoup dans le développement pris par l'emploi des chaudières à petits éléments, et il exact, remarquons-le, que ces chaudières excluent d'une manière que l'on peut
rendre presque absolue l'éventualité des accidents à