Annales des Mines (1894, série 9, volume 6)
Page : Image 275
Révision de 19 févr. 2015 01:00:32, edited by Anonymes
f'Ytrpr:',["
540
DES CHAUDIÈRES A PETITS ÉLÉMENTS.
SUR LA SÉCURITÉ DE L'EMPLOI
à toute cause de perturbation accessoire, il arrive un moment où une partie de la surface de chauffe n'est plus assez rafraîchie par l'eau, et un coup de feu s'ensuit.
Aux règles qui doivent présider à l'usage des chaudières de cette classe, on doit donc ajouter celle-ci, qu'il faut toujours en conduire les feux avec une suffisante modération, eu égard aux facilités du renouvellement et de la circulation de l'eau dans le faisceau des tubes bouilleurs.
La proportion des accidents de chaudières à petits éléments a été particulièrement forte dans le département de la Seine : pendant les dix ans 1884-1893, ce département a compté 29 accidents de chaudières qui ont fait 14 morts et 13 blessés ; dans ces totaux, les chaudières à petits éléments entrent pour 14 accidents, 6 morts et 6 blessés, soit pour à peu près la moitié des accidents et des victimes. Or, à- cette proportion particulièrement forte, on peut apercevoir quelques raisons qui confirment l'observation précédente. Le développement des chaudières à petits éléments dans ce département, et, en particulier dans Paris, a coïncidé avec l'extension prise par l'éclairage électrique. Presque toutes les installations génératrices d'électricité ont été placées à l'intérieur même de la ville; elles n'ont pu l'être que moyennant l'emploi de chaudières incapables de menacer non seulement la sécurité du voisinage, mais même celle des édifices dans lesquels les chaudières, dans beaucoup de cas, étaient placées. On a donc visé à rendre maximum
l'innocuité des chaudières sous le rapport des grands accidents-, et on y a parfaitement réussi. Qu'on ait, en même temps, rendu maximum la fréquence des accidents de détail, c'est ce qu'on comprend, d'une manière générale, eu égard aux diverses explications qui précèdent; mais , en particulier, nous pensons qu'il faut faire ici
intervenir les excès de vaporisation qu'on a parfois, selon
541
toute apparence, imposés aux chaudières dans le service de ces usines neuves. Continuant de passer en revue les causes inscrites au tableau de la page 537, nous trouvons un cas de corrosion extérieure d'un tube de raccordement, dent il sera instructif d'indiquer sommairement le s circonstances. Cet accident est survenu, le 8 avril 1892, dans une usine d'électricité, à Paris. Il s'agit d'une chaudière Babcock et Wilcox qui n'avait pas plus de 100 jours de service depuis son installation. On sait que, dans les générateurs de ce système, les collecteurs ondulés iPt sont reliés aux réservoirs supérieurs d'eau et de vapeur par des tubes de raccordement, ayant même diamètre que les tubes vaporisateurs, et dont chacun est dudgeonné, d'une part, dans
l'about supérieur du collecteur correspondant, d'autre part, dans une pièce moulée fixée au-dessous du réservoir sukérieur. Or, le long d'un des tubes de raccordement avait coulé l'humidité d'une fuite provenant, selon toute apparence, de l'assemblage dudgeonne de l'extrémité supérieure de ce tube. Cette humidité, au contact des gaz du foyer et des suies, avait si profondément gravé le tube, que sur les lèvres de l'ouverture qui s'est produite le métal restant était mince et coupant comme une lame. Les
fig.
8 et 9, Pl. XVII, montrent comment le tube
s'est ouvert tout en se repliant sur lui-même et sortant de ses emmanchements terminaux ; on y a porté l'indication de quelques épaisseurs relevées le long des bords dela déchirure. Cet accident démontre combien il importe
que les visites des générateurs soient complètes et efficaces, et qu'aucune fuite ne soit négligée. Il reste, pour achever de passer en revue les causes les plus fréquentes d'accidents inscrites au tableau de la page 537, à parler des ouvertures de tubes surchauffeurs et des projections de bouchons. Les ouvertures de tubes surchauffeurs se sont surtout