Annales des Mines (1894, série 9, volume 6)
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pouvaient empêcher et que les tôles ne pouvaient supporter; néanmoins, on peut craindre que, pour une tôle très chaude,
d'une légère négligence de leur part en jetant les feux, ainsi
affaiblie presque au point de céder, la plus légère augmentation
qu'on le leur recommande?
de pression ne soit dangereuse. L'alimentation serait tantôt utile, tantôt nuisible, suivant la température des tôles, qu'il est difficile de reconnnaître. Puisque une consigne ne peut s'appliquer à tous les cas, le mieux est de penser à la sûreté du chauffeur et de limiter l'alimentation aux cas où les foyers ne sont pas découverts.
Quant à tirer les feux, on ne doit pas essayer de le faire lorsque le ciel du foyer a commencé à se déformer... (le rapport cite deux exemples de chauffeurs tués pendant qu'ils exécutaient ce travail en pareil cas). Quand l'eau n'est plus visible dans le tube de niveau, l'opé-
ration comporte toujours quelque risque, parce qu'on ne sait guère jusqu'où la surface de l'eau est descendue et depuis combien de temps le ciel est découvert. Si on est sûr que l'eau vient seulement de cesser d'être visible, on peut jeter le feu avec sécurité. Mais il n'en est plus de même, par exemple, si on a pris un
tube vide pour un tube plein d'eau, et si cette illusion a duré quelque temps.
En outre, un foyer cylindrique uni est, en pareil cas, plus dangereux qu'un foyer raidi par des nervures; les tôles communes offrent moins de garanties que les tôles fines. Il faut apprécier dans chaque cas les diverses circonstances. Il est fort délicat de tracer une consigne toujours applicable pour le traitement d'une chaudière qui manque d'eau. Celui qui
a la charge d'un générateur manque à ses devoirs, s'il néglige l'alimentation, s'il charge les feux sans être sùr que les ciels de foyers sont couverIs. S'il a commis cette faute, il est impossible de la réparer sans quelque risque. Une chaudière avec un feu ardent sous un ciel de foyer découvert est un engin dangereux à manier; celui qui a causé le mal doit en subir le danger. Le meilleur avis que puisse donner l'association est donc : Ne laissez jamais l'eau manquer el surveillez le tube de niveau avec une constante attention. » En résumé, malgré le succès de ses expériences, l'association de Manchester ne conseille pas d'alimenter les chaudières dont les tôles ont commencé à souffrir. L'alimentation est recommandée, lorsque l'abaissement du plan d'eau paraît peu considé-
rable, et quand on ne remarque aucun mauvais symptôme mais, en pareil cas, les chauffeurs ont-ils jamais hésité à recourir
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à ce remède? Est-il probable qu'ils aggraveront les conséquences
Quant à la question de savoir si l'on doit jeter les feux une fois que le ciel du foyer a commencé à s'affaisser, on comprend l'embarras du rédacteur des instructions : bien qu'il dise que le chauffeur négligent doit supporter les conséquences de ses fautes, il hésite cependant à lui prescrire une manoeuvre qui peut être mortelle. Il est des cas cependant où, quel que soit le danger, l'hésitation n'est pas permise : c'est lorsque l'explosion de la chaudière compromet la sécurité d'autres personnes que les chauffeurs.
En mer, il faut jeter les feux, si menaçant que soit l'aspect du foyer, et l'on ne saurait trop admirer l'héroïsme des hommes qui ne reculent pas devant cet effroyable danger. En. SAUVAGE.