Annales des Mines (1895, série 9, volume 7)
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ÉTUDE SUR L'INDUSTRIE DES PHOSPHATES
ET SUPERPHOSPHATES.
Production des phosphates naturels, de 1886 à 1893, dans la Somme et dans l'Oise.
On peut indiquer cependant, comme chiffre s'éloignant peu de la réalité, les productions suivantes
14
15
1893 DÉPARTEMENTS 1886 1887
Oise
Somme. . Totaux
.
.
1888
1889
1890
1891
1892
Produc- Pris par tion tonne
Videur
tonnes 3.000 14.000 27.000 55.000 65.000 78.000 14.001 5.000 80.000 150.000200.000300.000200.000 213.000 160.001
fr. 50
392.000 13.000.000
5.000 83.000 164.000227.000355.000205.000 291.000 274.00C
49
13.392.000
Ardennes.
28
Pour les Ardennes Pour la Meuse et la Marne.
Ensemble de ce groupe nodules phosphatés.
9.000 à 10.000 tonnes par année. 55.000 à 60.000
64.000 à 70.000 tonnes de
Le prix actuel de vente, sur les lieux, de ces phosphates, est de 28 à 31 francs la tonne pour 50 p. 100 de tribasique.
Meuse et Marne.
Ces phosphates proviennent, en presque totalité, de la base du Crétacé (sables verts). Ils y forment une zone continue qui s'étend depuis Novion-Porcien jusque dans l'Yonne.
L'épaisseur de la couche contenant les nodules ne dépasse guère 15 à 20 centimètres. On ne peut exploiter,
aux prix actuels, que ceux. qui ne demandent pas trop
de découvert et même dans ce cas, on n'extrait les nodules que des parties les plus épaisses. La production a plutôt diminué depuis 1890. La statistique des exploitations offre ici des difficultés particu-
lières. Les travaux sont très instables, les chantiers se déplaçant dès que les morts-terrains deviennent trop puissants ou que la couche à nodules s'appauvrit un peu. Bon nombre d'exploitants s'abstiennent de faire la déclaration réglementaire. Enfin les bulletins d'expédition des gares de chemins de fer ne peuvent pas non plus faire foi: d'une manière complète, vu que de nombreuses exploitations, celles de la Marne notamment, qui sont situées à. proximité de la limite du département de la Meuse, transportent par charrettes les nodules bruts aux moulins du. département de la Meuse où ils sont pulvérisés, mis en sacs. et vendus. Ces matières échappent à la statistique.
Lot et départements voisins.
Le phosphate se présente en concrétions, sous forme de grandes poches ou de veines verticales au sein des plateaux calcaires (causses) appartenant aux assises de l'Oolithe inférieure. Le mode de gisement irrégulier de ces phosphates était, même à l'époque des prix de vente élevés, un empêchement à leur développement. La haute teneur de ces matières, dépassant parfois (à Lamandine par exemple) 70 et 72 p. 100 de phosphate tribasique, avait amené une multiplication désordonnée d'exploitations , qui n'ont
pas pu se maintenir dès que l'approfondissement des travaux est devenu nécessaire. Ils ont été repris après réunion dans les mains de la Société des Phosphates français, en 1887-1888, des principaux gisements. Voici un tableau donnant la production des huit dernières années (")
(*) Communiqur par M. Tauzin, Ingénieur en chef à Toulouse, qui a bien voulu, sur ma demande, en réunir les éléments.