Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1895, série 9, volume 7)

ÉTUDE SUR L'INDUSTRIE DES PHOSPHATES

ET SUPERPHOSPHATES.

parfois, ainsi que M. Thomas en a fait la remarque

tiane) et des sels alcalins. Nous verrons que la présence de ces derniers a de l'importance au point de vue de la genèse des gîtes de phosphate. Les phosphates marneux constituent la partie la moins intéressante des gisements tunisiens. Ils n'ont été exploités qu'a un seul endroit, au Djebel Dekma, près

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curieuse dans le mémoire très complet qu'il a publié sur les gisements qui nous occupent (*), jusqu'à 7 et 8 P. 100 d'une matière organique encore mal étudiée, mais qui

n'est soluble ni dans le sulfure de carbone, ni dans la benzine. Ces marnes feuilletées passent fréquemment à la struc-

ture noduleuse. Elles contiennent des couches irrégulières de nodules phosphatés qui se présentent, sous des formes et des dimensions variables, généralement arrondis ou striés et recouverts d'une patine brune et luisante d'aspect caractéristique. Les gros nodules qu'on rencontre dans ces conditions et qui ont l'apparence d'énormes coprolithes, sont au contraire très pauvres. Le phosphate est uniquement concentré dans l'enduit luisant de la surface, l'intérieur est du calcaire. Les petits nodules, d'aspect identique, ont au contraire une teneur qui peut atteindre 70 p. 100 de tribasique. On est évidemment en présence d'un phénomène de concentration du phosphate par action secondaire et de précipitation autour de certains centres, par dissolution du carbonate de chaux. Nous retrouverons ce même mode de formation dans les gisements de la Floride et de la Caroline du Sud et nous examinerons, à ce propos, la théorie générale de la formation des nodules et des phosphates riches, par la double action des eaux superficielles agissant à la fois comme véhicule du phosphate tribasique et surtout comme dissolvant du calcaire. Il faut noter à ce propos que les marnes phosphatées qui nous occupent contiennent, en outre de leur minéralisation en phosphate, des petits filets interstratifiés de gypse cristallin, des nodules de célestine (sulfate de stron() P. Thomas, Gisements de phosphate de chaux des hauts plateaux de la Tunisie, Bulletin de la Société géologique de France, 3° sér., t. XIX, p. 374 et suiv.

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Soukahras, et cette exploitation n'a. pas été rémunératrice. Nous verrons cependant qu'a Sidi-Ayet , près de Teboursouk, il existe des couches de marnes donnant les 3/5 de leur poids sous forme de nodules à 70 p. 100 de tribasique, qui seront susceptibles de donner lieu à une exploitation

fructueuse lorsque les voies de communications auront été créées. Ces marnes accompagnent d'ailleurs d'une manière constante les couches de phosphate calcaire dont il me reste à parler, mais on ne les comprend pas en général dans les cubages des gîtes. 2° Phosphates calcaires. - Ces phosphates alternent avec les marnes à nodules. Ils sont activement exploités à Tebessa, seul centre qui soit actuellement en mesure d'exporter ses minerais, grâce au chemin de fer reliant cette ville à Bône, par Soukahras. Ils se présentent sous forme d'une roche assez friable, grenue, dont la couleur varie du gris jaunâtre clair au brun verdâtre. La qualité la plus recherchée s'écrase facilement dans les doigts et sa densité ne dépasse pas 2, pour la roche en place. Cette roche est formée par l'agglomération dans un ciment calcaire plus ou moins abondant, d'une multitude de grains fins de toutes formes :

les uns arrondis, recouverts d'une patine brune et brillante, sont essentiellement formés par du phosphate de chaux jaunâtre, à cassure terreuse ou d'apparence fibreuse; les autres d'un vert d'herbe, à texture écailleuse ou en très petites masses d'apparence scoriacée ou corrodée, rappellent par leur aspect certaines glauconies. On y rencontre aussi de très petits grains anguleux de