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Annales des Mines (1895, série 9, volume 7)

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E.TUDE SUR L'INDUSTRIE DES PHOSPHATES

« C'est un immense bloc calcaire (Pl. II, fig. 8), d'une seule pièce, cubant plus de 20 millions de mètres, ayant la forme d'un rectangle à pans coupés verticalement, d'une hauteur de plus de 50 mètres et posé presque en équilibre au sommet d'une pyramide quadrangulaire, dont la base repose sur un large massif de collines crétacées. Un étroit escalier, entaillé par les hommes dans l'escarpement nord de cette énorme table de géants, donne seul accès sur sa plate-forme supérieure, vers le milieu de laquelle se dressent les misérables masures d'une zaouïa, construites avec des débris de monuments antiques. Ce bloc de calcaire sub-cristallin rougeâtre, très dur, ne peut être comparé pour sa richesse en Num(( mulites qu'à ces fameux Monts-Écrits (Djebel Mokattam)

(( des environs du Caire, dont les géologues voyageurs (( ont donné maintes fois la description. Les débris de (( Foraminifères y sont tellement abondants, que l'on ne (( pourrait y pratiquer sur n'importe quel point une coupe (( de quelques centimètres carrés seulement, sans en ren(( contrer plusieurs dizaines. On peut dire, sans crainte d'exagérer, que ces organismes forment à eux seuls les (( 90 p. 100 de la masse totale de la table du Guelaat-es(( Snam. La roche elle-même est très homogène dans sa texture, mais on y rencontre cependant çà et là quel-

ques petits grains anguleux de quartz parfois rou((

geâtres, ainsi que quelques nodules gris, fondus dans la masse et contenant des traces d'acide phosphorique ; j'y ai aussi aperçu quelques fragments de dents de poissons. Mais, vers la partie supérieure de cette immense table,

d'assez nombreuses empreintes d'huîtres viennent se mêler aux Nummulites ; j'ai pu reconnaître avec certi(( tude Ostrea multicostata Desh. et très probablement « aussi l'Ostrea Clot-Beyi Bell., dans le calcaire qui forme

le palier supérieur de l'escalier dont il a été question plus haut.

ET SUPERPHOSPHATES.

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« Les Nummulites du Guelaat-es-Snam paraissent sem-

blabes à celles du Dir-el-Kef, appartenant, d'après MM. Ficheur et Pomel, aux mêmes groupes que, celles de Soukahras (Dekma) et de Tebessa (Djebel-Dyr), c'est-

à-dire aux groupes des N. irregularis, N. planulata, N. Biarritzensis et N. Gizehensis, qui caractérisent l'éocène inférieur d'Algérie (*). »

Teneur. Cubage. Depuis l'époque où ont été écrites ces lignes (1891), on a reconnu que les couches de phos-

phate alternant avec les marnes, avaient plus d'impor-

tance qu'on ne l'avait pensé tout d'abord et je suis informé qu'une société anglaise, après exécution d'un certain nombre de travaux de reconnaissance, qui ont démontré l'existence de couches contenant jusqu'à 62,22

p. 100 de tricalcique, est en instance pour obtenir la concession de ce gisement, dont l'exploitation exigera la construction d'un embranchement de 80 kilomètres de voie ferrée se raccordant avec la ligne Tebessa-Soukahras (Voir la carte des voies de communication de la Tunisie en 1894, Pl. III, fig . 1. Dans la région de Guelaat-es-Snam, ces phosphates ont été reconnus, d'abord au Guelaat proprement dit, dont j'ai donné la coupe, puis au Kef-Rebiba, au Kef-Kackiche, à Ain-Taga, Zoubia, etc.

Le calcaire nummulitique du Guelaat-es-Snam ne repose pas directement sur les alternances de marnes et de calcaires à phosphate il existe entre ces deux niveaux une certaine épaisseur de calcaire blanc à Gastropodes. Ce gisement est donc un terme de passage entre la for;

mation franchement nummulitique du nord de la Régence et celle à facies pélagique des environs de G-afsa, carac-

térisée par le calcaire supérieur, à plaquettes. Il faut (*) Ficheur, B. S. G. F., 3' série, t. XVII, 360.