Annales des Mines (1895, série 9, volume 7)
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ÉTUDE SUR L'INDUSTRIE DES PHOSPHATES
croissement des longueurs à construire, supérieur à 15 p. 100 du réseau total. La voie sera à écartement de 1 mètre. La ligne littorale Hammamet-Sousse paraît définitive-
ment écartée par suite de considérations d'ordre purement militaire. Le Gouvernement Beylical donne sa garantie pour les frais de premier établissement qui sont à sa charge, mais l'exploitation proprement dite sera faite entièrement aux
frais et risques de la Compagnie Bône-Guelma. Cette Société est d'ailleurs autorisée, par le Gouvernement français, à imputer les insuffisances d'exploitation que pourra donner le réseau tunisien, sur les réserves du réseau algérien, de sorte qu'en définitive l'État garantit indirectement les résultats d'exploitation du réseau tunisien.
Ports tunisiens. - Ce projet se complète par l'exécution de travaux, déjà commencés d'ailleurs, pour le dra-
gage et l'aménagement de quais dans les ports de Bizerte, Tunis, Sousse et Sfax. On a évité, en Tunisie, l'erreur, trop commune ailleurs, qui tend à éparpiller les dépenses nécessaires pour l'aménagement des ports, sur un grand nombre de points, d'importance très inégale et à n'arriver somme toute , après un temps très long et des frais considérables, qu'a un résultat tout à fait disproportionné avec les dépenses faites. Il est certain qu'avec les quatre ports de sortie dont j'ai donné plus haut l'énumération, la Tunisie sera convenablement et suffisamment dotée pour l'exportation et l'échange facile de ses produits. Le port et le lac de Bizerte ne commandent pas, commercialement parlant, un rayon d'attraction considérable, mais ce port offre un intérêt militaire de premier ordre, qui justifie l'exécution des travaux qui y ont été faits et qui touchent en ce moment à leur fin.
ET SUPERPHOSPHATES.
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Le système adopté pour l'exécution des travaux des ports de Tunis, Sousse et Sfax, est la concession à une compagnie fermière avec un cahier des charges convenablement contrôlé, et avec une garantie d'intérêt modérée de la part du Gouvernement Beylical. On voit que l'ensemble des mesures prises par l'Admi-
nistration des Travaux Publics de Tunisie en vue de l'exécution des ouvrages d'utilité publique, dénote une certaine autonomie dans leur conception, qui différencie nettement le Protectorat de la Tunisie, de l'administration algérienne. Cette dissemblance, qui frappe l'esprit de toutes les personnes qui ont été en mesure d'étudier ces deux contrées, pourtant si voisines l'une de l'autre, est toute en faveur du Protectorat, et les résultats obtenus
sont là pour l'attester. Il faut dire toutefois, pour être équitable, que les conditions ethnographiques, topographiques et même géologiques, puisque c'est ce dernier point de vue qui m'a amené à faire ce parallèle, sont plus avantageuses en Tunisie qu'en Algérie, considérées l'une et l'autre comme pays de colonisation et d'expansion française.
Chemin de fer de Gafsa à Sfax. - Cette ligne, dont le développement total atteindra environ 250 kilomètres, est destinée à relier les gisements de phosphate au port de Sfax. Ce point est mieux qualifié que Gabès pour 'servir de port pour l'exportation d'un tonnage important 4e marchandises qui, comme les phosphates, ne peuvent pas supporter de faux frais d'embarquement. Il serait très coûteux, si toutefois on .y réussissait, de créer à Gabès un port en eau profonde permettant de charger des steamers à quai. Sfax est mieux situé. Il y a de plus un commerce local déjà assez développé. Mouvements du port de Sfax en 1893. vement de ce port, pour l'année 1893 Tome VII, 1895.
Voici le mou5