Annales des Mines (1895, série 9, volume 7)
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ÉTUDE SUR -L'INDUSTRIE DES PHOSPHATES
ET SUPERPHOSPHATES.
« ditions ordinaires de la putréfaction, où l'acide carbonique peut se dégager en abondance et d'une manière continue, cette dissolution peut s'opérer rapidement. »
niques en voie de décomposition qui augmentent le pou-
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Il est important de remarquer que le phosphate de chaux basique, qui demande après dessiccation à l'air 5.432 parties d'eau pour se dissoudre, se dissout dans 3.150 parties de la même eau, contenant 1/12 de son poids
voir dissolvant des eaux de pluie. La réunion de ces conditions se présente rarement, mais on les trouve en concomitance dans le sud des États-Unis où les marnes calcaires de l'époque tertiaire et crétacée ont, au cours des périodes géologiques récentes et notamment dans les parties de ces périodes qui ont coïncidé avec des soulè-
de chlorure de sodium. La présence du chlorure d'am-
vements, été exposées à des actions intenses de lixi-
monium augmente encore plus cette solubilité. Or comme la présence du chlorure de sodium dans les eaux superficielles est des plus fréquentes, l'action dissolvante de ces dernières sur le phosphate de chaux est proportionnellement plus grande que celle de l'eau pure.
viation.
J'ai fait remarquer à ce sujet, à propos des gisements de la Tunisie, que les argiles noires à silex, qui servent de substratum immédiat aux gisements de phosphates, sont fortement imprégnées de chlorure de sodium.
Théorie de M. Shaler. - Résumant ces données physiques et chimiques, relatives à la formation des phosphates, on peut dire avec M. Shaler, auteur d'une étude d'ensemble sur ce sujet, que les conditions générales dans lesquelles se produisent les gisements secondaires de phosphates de chaux sont les suivantes. Il est nécessaire, en premier lieu, qu'il existe des bancs épais de calcaire d'une teneur en phosphate assez élevée pour que leur destruction laisse un volume appréciable de résidus. Ces bancs ne doivent pas être trop denses, car il est important qu'ils laissent pénétrer les eaux superficielles en profondeur pour qu'elles y accomplissent leur action dissolvante. La quantité des eaux pluviales tombant sur la zone considérée, doit être importante, de manière à fournir un gros volume d'eaux dissolvantes et incidemment, en favorisant la vie végétale, à maintenir sur le sol un riche dépôt de matières orga-
Les conditions les plus favorables pour l'accumulation de dépôts exploitables de phosphate de chaux sous forme de débris résiduaires, paraissent se produire lorsque les marnes phosphatées sont d'une nature tendre ; dans ces conditions les lits superposés n'ayant pas une solidité suffisante pour résister à l'action dissolvante des eaux qui circulent à travers les innombra-
bles fentes que présentent les roches stratifiées, il en résulte que ce lessivage intime et prolongé de la masse entière enlève la presque totalité du carbonate de chaux et laisse le phosphate sous la forme de morceaux plus
ou moins volumineux existant primitivement dans la masse du terrain.
Ces fragments de matière concentrée sembleraient donc, dans cette manière d'envisager les choses, devoir
leur forme primitive à certaines portions de matières phosphatées préexistantes dans la roche. Ce sont généralement des débris de fossiles ou d'ossements, parfois un cristal insoluble de quartz, etc. À la surface de ces frag-
ments, il est venu se déposer une certaine quantité du dépôt phosphaté et concrétionné, provenant de la dissolution d'une partie du phosphate préexistant. On constate, en outre, que les nodules phosphatés ont en général une surface lisse, parfois même polie et d'aspect rappelant la porcelaine ; ceci s'explique par les nombreux frottements mutuels auxquels ils ont dû né-