Annales des Mines (1895, série 9, volume 7)
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ÉTUDE SUR L'INDUSTRIE DES PHOSPHATES
dans les phénomènes de l'assimilation végétale on doit,
pour raisonner exactement, avoir toujours présente à l'esprit la notion de durée de ces phénomènes. Les actions locales, au moyen desquelles se produisent les migrations
des matières minérales dans les cellules vivantes, ces affinités me'nagées, suivant l'heureuse expression que M. Bernard a appliquée à ces phénomènes, exigent du temps pour se produire, même s'il y a excès des matières
pouvant réagir les unes sur les autres. La rapidité et l'intensité de l'absorption s'augmentent lorsque, par une préparation convenable, on présente les matières dans
un état permettant l'assimilation directe et rapide, et c'est là l'unique raison de leur succès. Si les céréales avaient le temps, comme les arbres d'essence forestière, d'absorber pendant la durée de leur existence la quantité d'acide phosphorique qui leur est nécessaire par la décomposition des phosphates réputés insolubles, qui se
trouvent naturellement contenus dans le sol, point ne serait besoin de leur présenter l'acide phosphorique sous une forme rapidement assimilable. C'est ce qui explique les insuccès fréquents des cultures sur des défrichements de
forêts luxuriantes, après que le regain passager donné par l'incinération des arbres abattus, a réduit le terrain à sa richesse normale en acide phosphorique lentement
ET SUPERPHOSPHATES.
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De l'accumulation de l'acide phosphorique clans le sol:
-Il est certain; d'autre part, que les doses ordinaires de fumure phosphatée qui sont recommandées pour les cultures, particulièrement pour les céréales, contiennent
une quantité d'acide phosphorique très notablement supérieure à celle qu'enlève la récolte, en supposant même qu'il n'y ait aucun retour sous forme de fumier de ferme. On tend donc ainsi à augmenter, et par conséquent à reconstituer le capital initial phosphore de la terre
arable ; mais on cemprend aisément aussi que cette capitalisation est très lente. Le but à poursuivre est, en définitive, de donner à la végétation, pendant le temps assez limité où elle occupe le terrain, l'acide phosphorique qui lui est nécessaire pour obtenir le rendement maximum et ce, au prix le plus bas possible pour l'unité de phosphate. L'habileté consiste donc à appliquer, suivant le terrain et le genre de culture, la forme de phosphate qui, tout en étant la plus économique, peut être le plus complètement absorbée pendant la durée dé végétation de la récolte ou mieux des récoltes qui correspondent à la formule d'assolement adoptée. Conclusions.
-- On peut considérer en définitive
annuelles. Les calculs qui assignent à la terre, comme condition
l'époque où la diminution de demande pour les phosphates agricoles se produira, par suite de l'accumulation, comme une de celles dont l'échéance est deS plus éloignées et incertaines et dont il n'y a pas, par conséquent, à se préoccuper en ce moment.
de sa fertilité, l'addition de milliers de kilogrammes d'acide phosphorique à l'hectare et qui tendraient à les
Il pourra y avoir une certaine concurrence, pour les phos-
assimilable, utilisable pour les arbres, à raison de leur pé-
rennité, mais totalement insuffisante pour des cultures
y incorporer tout d'abord comme condition sine qua non
de leur fertilité, ne reposent donc ni sur des preuves expérimentales, ni sur une appréciation exacte des phénomènes naturels. En réalité, des quantités infiniment moindres sont largement suffisantes.
De la récupération du phosphore dans les résidus.
-
phates minéraux et industriels, dans la meilleure utilisation des résidus organiques de toutes sortes et notamment des eaux usées, par lesquelles s'élimine et se perd d'une manière définitive, la majeure partie du phosphore qui passe dans le cycle des consommations.