Annales des Mines (1895, série 9, volume 7)
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ÉTUDE SUR L'INDUSTRIE DES PHOSPHATES
ET SUPERPHOSPEIATES.
Mais il faut reconnaitre que la question de la récupération des phosphates dans les matières usées est encore loin d'être résolue, sauf dans des cas très particuliers et que les solutions proposées, autres que l'évacuation plus ou moins directe à la mer, ne sont pas de nature à faire rentrer les éléments utilisables contenus dans ces matières, dans les cultures agricoles proprement dites. Ce n'est pas en effet par l'épandage au voisinage de quelques grandes villes, sur des champs de culture maraîchère, qu'on réalisera le- cycle parfait qui doit relier théoriquement la production végétale et animale en ne laissant comme déchet net que celui résultant du respect des sépultures. Somme toute, on ne voit pas se dessiner de solution pratique et économique pour la récupération de l'acide
des phénomènes chimiques ordinaires, en faisant intervenir seulement la notion du temps, dans les réactions qui se passent dans le sol.
phosphorique éliminé. Cette question offre des difficultés énormes : elle touche à tant de problèmes délicats d'hygiène, d'assainissement, de physiologie animale et végétale, qu'il est probable que,pendant longtemps encore, la solution par l'évacuation dans les rivières et la perte définitive qui en résulte, restera la règle dans la majorité des cas.. On peut même se demander, en envisageant la question au point de vues purement industriel, si, dans l'état actuel de nos moyens d'action, il n'est pas plus économique de demander l'élément phosphore aux sources minérales et métallurgiques que nous venons de passer en revue qu'à sa récupération dans des matières usées, difficiles à manier et où cet élément se trouve la plupart du temps à
encore que lors de la grande inflation des cours du
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un état de dilution extrême. Il est vrai qu'il se présente alors à un état qui la rend aisément assimilable par les végétaux, mais là encore les idées reçues jusqu'à présent se trouvent singulièrement modifiées par les constatations pourtant indéniables qui tendent à faire rentrer les phénomènes d'assimilation du phosphore par les
plantes, restés obscurs jusqu'à présent, dans l'ordre
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Particularités du marché des phosphates. - Il résulte de cet ensemble d'appréciations que la consommation des phosphates paraît devoir se développer considérablement sans qu'il y ait lieu de craindre, pour cette matière première, un resserrement de la consommation provenant de la récupération du stock en roulement. Il y a là une différence profonde, tenant à la nature même des
choses, avec les métaux usuels par exemple, qui ne se détruisent que partiellement et dont le stock d'ensemble,
après avoir été consommé une première fois, revient d'une façon plus ou moins complète sur le marché, dont il contribue à maintenir la lourdeur. On se rappelle
cuivre,- en 1887, la consommation a vécu sur le stock de vieux métaux et alliages, stock ignoré de tous et ne
figurant sur aucune statistique, ce qui a contribué à hâter la fin de cette crise mémorable. Le marché des phosphates présente aussi cette circon-
stance qu'il n'y a pas, du moins dans les conditions normales des affaires, de stock flottant et important disponible ; c'est là à la fois une cause de mobilité des cours et de facilité offerte à la spéculation, qui est plutôt regrettable. Il est probable que la production d'une grande quantité de scories basiques modifiera sensiblement l'état de choses actuel, en donnant au marché une base plus stable. Données générales sur le commerce des phosphates.
Le commerce des phosphates présente certaines particularités qu'il est intéressant de connaître. Les affaires, tant en phosphates naturels vendus par les producteurs aux fabricants de superphosphates ou à l'agriculture,