Annales des Mines (1895, série 9, volume 7)
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ÉTUDE SUR L'INDUSTRIE DES PHOSPHATES
Transformations dans le mode des échanges en général.
Nous assistons dans le monde entier à une modification radicale de l'ancien état de choses. La facilité des communications, le phénomène de l'abaissement cons-
tant du taux des frets, ont amené des perturbations profondes dans les échanges. Telle région naguère à peine connue de nom, envoie maintenant ses produits sur les marchés étrangers avec des prix de transport qui ne sont nullement fonction de la distance. Des combinaisons de Baisse générale des frets. toute nature, groupant les marchandises qui doivent être transportées en sens inverse, de manière à assurer aux navires des frets d'aller et retour sans perdre de temps aux points extrêmes, permettent de réaliser des opérations qu'on jugerait au premier abord impossibles. Des lois affectant particulièrement les transports par mer, comme celle de la prime à la marine marchande française, viennent apporter des facteurs nouveaux dans le jeu compliqué des relations et des échanges internationaux.
Une transformation aussi profonde devait forcément amener un accroissement des offres, et Conséquences.
par conséquent une crise dans les prix de vente. Pour les céréales en particulier, cette crise a sévi et sévira encore, si tant est qu'elle doive prendre fin. On sait que nous avons cherché le remède dans des droits protecteurs. L'examen des résultats que produiront ces mesures n'entre pas dans le cadre de ce travail. Nécessité absolue d'augmenter le rendement des récoltes de céréales en France. Mais ce qu'on peut dire sans distinction d'opinion et d'école, c'est qu'il est abon-
damment démontré aujourd'hui que nous pouvons en
ET SUPERPHOSPHATES.
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France, par l'emploi de moyens simples et qui sont maintenant enseignés couramment, à savoir : sélection des semences, emploi des engrais chimiques appropriés au sol et de composition loyale, améliorer le rendement moyen de notre sol et suffire non seulement à nos be-
soins, mais devenir à notre tour exportateurs de nos excédents
Il y a déjà, dans ce sens un notable progrès obtenu, notamment en 1893 pour les avoines et les orges. On relève en effet dans les documents publiés par le Ministère de l'Agriculture en 1893, pour ce qui est relatif à ces deux 'céréales, les renseignements qui suivent.
Récolte de 1893 en avoine et orge. Pour la France, l'avoine est, après le blé, la principale de nos céréales. Elle jouit aujourd'hui d'une grande faveur auprès des cultivateurs, car c'est le produit dont les prix se sont ordinairement le mieux tenus dans ces dernières années. Aussi les surfaCes qui leur sont consacrées vontelles en augmentant, surtout depuis deux ans. Cette année, elles se sont élevées à 3.842.000 hectares, en accroissement de 40.000 hectares par rapport à l'année 1892, et de 63.000 par rapport à la moyenne décennale précédente. Le rendement total s'élève à 98.304.000 hectolitres; il est supérieur de plus de moitié à celui de 1893, qui avait été eXceptionnellement faible ; par rapport à la moyenne de la dernière période décennale, le produit de cette année est supérieur de 9 millions d'hectolitres. Quant au rendement par hectare, il ressort, pour l'ensemble du pays, à 25 hectol. 51, en accroissement de plus de 2 hectolitres sur celui de cette même période décennale. La ' qualité du grain est d'ailleurs bonne; le poids de l'hectolitre atteint, en effet, 47 kilogrammes pour l'ensemble de la récolte. En ce qui concerne l'orge, qui occupe à peine chaque