Annales des Mines (1895, série 9, volume 7)
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ÉTUDE SUR L'INDUSTRIE DES PHOSPHATES
ET SUPERPHOSPHATES.
année le tiers de la surface consacrée à l'avoine, les documents officiels accusent, comme pour cette dernière, mais dans des proportions Moindres, une augmentation dans
Nous produirons alors 140.000.000 d'hectolitres, soit 108.000.000 de quintaux de froment, chiffre non seule-
la surface cultivée. Celle-ci a été, en 1894, de 939.000 hectares, soit 65.000 de plus qu'en 1893, mais 35.000 de moins que pendant la période décennale. Le produit total s'élève à 19932.000 hectolitres, supérieur de 1.850.000 hectolitres à la production moyenne des dix dernières années. Le rendement moyen par hectare est de 21 hectol. 22 au lieu de 18 hectol. 76 pendant la dernière période décennale ; soit 2 hectol. 46 de plus en faveur de 1894.
En résumé, le fait caractéristique qui ressort des documents publiés par le Ministère de l'Agriculture, tant pour la récolte du blé que pour celle des autres céréales, c'est un accroissement notable dans les rendements. Cet accroissement est le résultat des efforts poursuivis avec persévérance par les cultivateurs pour l'application des engrais phosphatés appropriés au sol. Parallèle avec l'Angleterre. Au commencement du siècle, l'Angleterre produisait 14 hectolitres de froment par hectare : elle en récolte 28 aujourd'hui. En France, le rendement en blé, en 1789, était au maximum de 8 hectolitres ; en 1889, il dépassait 15 hectolitres à l'hectare. Dans l'un et l'autre pays, le rendement a doublé dans la même période de temps. Mais si l'on songe que cet accroissement a été obtenu, en France, presque sans emploi de fumures complémentaires des fumiers de ferme, tandis que l'Angleterre consomme 800.000 tonnes d'engraié phosphatés, on ne peut se refuser à admettre qu'il soit, non seulement possible,
ment suffisant pour nous affranchir complètement de l'importation étrangère, mais pour nous permettre de devenir à notre tour exportateurs de céréales (*).
Sécurité produite par cet accroissement de rendement. --- Arriver à ce résultat sera certainement la meilleure
des protections et la plus sûre, car elle aura d'abord pour premier résultat de rendre cette protection inutile pour les intéressés actuels ; et elle nous mettrait ensuite à l'abri des fluctuations imprévues qui pourront se produire inopinément dans l'avenir ; or les dernières années qui viennent de s'écouler ont été fertiles en perturbations de ce genre.
Phénomène des changes sur certains pays.
Au nom-
bre des événements qui peuvent être rangés dans cette catégorie figure en première ligne la hausse des changes dans tous les pays à « finances avariées ». Plusieurs de ces contrées, et notamment la République Argentine, sont
des exportateurs importants de produits agricoles. Le change équivaut, pour les producteurs de ces contrées, à une prime sur la valeur brute de leurs produits, puisque les consommateurs d'Europe les paient en or, tandis que le prix de revient qu'ils ont à débourser pour obtenir ces mêmes produits est payé par eux en monnaie dépréciée. On comprend que dans ces conditions, ces pays n'aient pas d'intérêt à voir leur change s'améliorer et ne fassent aucun effort pour le diminuer. C'est ce qu'on constate en effet.
Les droits d'entrée qu'on peut imposer à ces marchandises soit loin de compenser la prime de l'or et c'est en
mais facile d'accroître de 5 hectolitres le rendement moyen de notre sol en blé.
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(*) Grandeau
,
/oc. cit.