Annales des Mines (1895, série 9, volume 7)
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gigue, il convient encore d'en donner une rapide description physique ; mais nous nous bornerons désormais à la
bande de terrain parallèle à la côte et large de 500 à 600 kilomètres. Le pays, ainsi défini, présente trois aspects distincts. La zone littorale, plate, couverte d'alluvions, est décou-
pée de lacs nombreux et d'estuaires profonds. La zone montagneuse commence à une distance variable de la côte : au nord du Gabon, les premiers contreforts des monts de Cristal plongent presque dans la mer et les crêtes s'élèvent rapidement jusqu'à 1.500 mètres ; dans l'Ogooué, au contraire, les premières collines apparaissent à 200 kilomètres de la côte, les sommets ne dépassent pas 800 mètres. Au sud, le Mayombe, région des montagnes et des forêts , succède à 50 kilomètres de sables; dans le lit du Congo, les premiers pointements rocheux apparaissent à Boma, à 100 kilomètres de l'embouchure du fleuve.
Les montagnes présentent parfois des crêtes assez nettes, alignées parallèlement, comme l'indique le nom de « Sept chaînes » donné par les Portugais. En d'autres points, ce sont plutôt des successions de massifs arasés, des plateaux, au milieu desquels se dessinent des pics, ménagés par l'érosion. Les eaux ont joué le rôle principal clans la configuration du pays ; le phénomène oro-
génique fut peut-être réduit à l'intrusion d'énormes masses granitiques ; en tous cas, comme dans tous les plissements anciens, ses effets sont masqués par l'action destructive des océans et des fleuves. Cependant, par l'étude attentive des cours d'eau, de leurs vallées et de leurs rapides, corrélative de l'examen des synclinaux et anticlinaux et des massifs granitiques, on peut arriver à définir la direction moyenne de la, chaîne : exactement sud-
nord dans le Congo portugais, elle s'infléchit vers l'ouest
en passant sur notre territoire et se relève de nouveau
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dans les monts de Cristal. Le rivage reproduit assez grossièrement cette figure. La limite intérieure de la zone montagneuse est indé-
cise; la plupart des sommets, même les plus voisins de la côte, sont recouverts des mêmes tables de grès qui
constituent les assises de la région des plateaux; le niveau de ceux-ci est en général comparable aux hauteurs les plus considérables de la chaîne ( sauf dans les monts de Cristal) et la transition est presque insensible.
Au sud et 'à l'est, le Congo, rival du fleuve des Amazones, couvre-de son réseau, en grande partie navigable,
une superficie égale à huit fois celle de la France. Son débit moyen est de 50.000 mètres cubes à la seconde, on évalue le volume des sédiments qu'il entraîne en un an à 350 millions de mètres cubes. Parmi ses affluents de droite, ceux qui nous intéressent plus spécialement sont l'Oubangui, la Sanga, la Mossaka et l'Alima ; les confluents des trois derniers sont presque confondus en une vaste région marécageuse, complètement inondée à la saison des pluies, et présentant à la saison sèche un réseau de canaux au milieu d'une épaisse couche d'alluvions. De llaspect du pays au delà de cette zone, nous ne dirons pas grand'chose; on n'en possède point de description d'ensemble , et les documents géologiques font presque complètement défaut. Toutefois, la monotonie n'en est pas si grande qu'on l'a quelquefois prétendu, et des échantillons rapportés par M. Dybowski du haut Oubangui démontrent l'existence au centre de l'Afrique, de pointements rocheux analogues à ceux de la chaîne côtière.
L'Alirna traverse le pays des Batékés, type caractéristique de région de plateaux ; on n'y trouve point de roche cohérente, mais seulement des grès friables et des sables, profondément creusés par les eaux et soulevés en