Annales des Mines (1895, série 9, volume 7)
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SUR LA GÉOLOGIE DU CONGO FRANCAIS.
SUR LA GÉOLOGIE DU CONGO FRANCAIS.
il paraît avoir saisi l'importance du granite dans le massif de l'Ogooué ; il signale aussi la prodigieuse extension, à l'intérieur, des grès friables négligés par le géologue autrichien. Enfin, dans son exploration de la rivière Sébé , il a rencontré une série de massifs granitiques et métamorphiques ; c'est là, comme nous le verrons, une constatation de la plus haute importance. Parmi les nombreux agents de la colonie qui ont parcouru la route de Loango à Brazzaville, deux se sont particulièrement intéressés à la ---géologie : ce sont MM. Cholet et Thollon. Cholet, qui depuis est mort à la peine, a donné au Musétim une collection d'échantillons sans catalogue. Ayant retrouvé, d'autre part, une carte manuscrite sur laquelle sont reportés les numéros correspondants, j'ai pu tirer parti de ces intéressants documents. M. Thollon est connu des minéralogistes par les belles dioptases qu'il a découvertes à Mindouli, près de Comba;
il a recueilli diverses roches, principalement des calcaires, sur la route de Loango à Brazzavile et au cours de son exploration du Djoué, rivière qui se jette dans le Stanley-Pool. Il a bien voulu me donner des indications verbales sur les collections qu'il a déposées au Muséum et à l'exposition permanente des colonies. Dans la vallée du Congo, M. le commandant Zboïnski a repris, en 1884-1885, les observations de M. Pechuel-
Lcesche. Enfin M. Dupont, directeur du Muséum de Bruxelles, a relevé la coupe de la même région jusqu'au confluent du Kassaï. Malheureusement, le savant géo-
logue belge n'a encore présenté ses observations que sous une forme trop sommaire pour qu'on puisse les admettre sans discussion et les interpréter sans risque de malentendu. Chargé par le gouvernement d'étudier la constitution géologique et les richesses minérales de notre colonie,
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j'ai concentré mes efforts sur la partie nord, cherchant à obtenir une coupe parallèle à celle de M. Dupont et éloignée d'elle de 500 à 600 kilomètres. Dans ce but, j'ai remonté l'Ogooué jusqu'à Franceville, et je suis revenu à Libreville en traversant la partie gauche du bassin de ce fleuve jusqu'à Njolé , puis son affluent de droite la Banga, et enfin les monts de Cristal. J'ai ainsi repris, complété et continué les observations de M. Lenz et de J. de Brazza, le long d'un itinéraire en forme de huit, dont la longueur développée est d'environ 2.000 kilomètres (juillet-décembre 1893).
On peut maintenant, grâce à ces coupes et à celles de M. Dupont, grâce aux observations intermédiaires de MM. Cholet et Thollon, refaire avec plus de chances de succès la tentative de M. Lenz : c'est le but du présent
travail. Mais les choses, regardées de près, paraissent singulièrement plus compliquées que ne le prévoyait le géologue autrichien l'analogie est loin d'être complète entre la coupe de M. Dupont et la mienne, et les lacunes intermédiaires nous réservent encore bien des surprises. Cette seconde tentative de synthèse pourrait bien paraître, dans. quelques années, aussi puérile que la
première l'est aujourd'hui, si je n'avais la ferme intention de la compléter, de la perfectionner sans cesse, à mesure que les éléments nouveaux seront mis en lumière. J'estime
que ce sera le meilleur moyen de m'acquitter envers tous ceux qui ont bien voulu encourager mes débuts et auxquels je dois tout d'abord l'affirmation de ma gratitude.
M. le ministre des colonies et le gouvernement du Congo français m'ont très litéralement donné les moyens de mener à bien les diverses parties de ma tâche ; et mes maîtres n'ont point hésité à me prodiguer leurs conseils
dans l'étude d'un Sujet vaste, au milieu duquel mon inexpérience risquait fort de s'égarer.