Annales des Mines (1895, série 9, volume 7)
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SUR LA GÉOLOGIE DU CONGO FRANÇAIS.
poste des Apingis et la porte de l'Okanda le nom de pays
des Apingis parce que cette peuplade, refoulée par les Ossiébas, s'y est réfugiée depuis quelques mois. Cette zone se différencie nettement de la précédente par plusieurs caractères. L'aspect en est variable et elle préSente, avec des sommets comme le mont Obombi (500m),
des dépressions, de véritables vallées perpendiculaires au cours du fleuve, celle de Lélédi, par exemple ; les conches n'y sont plus régulièrement inclinées vers l'est, comme dans le pays des Okotas, mais plissées et d'une 'façon très sensible, ce qui explique les mouvements du sol. Enfin la venue granitique apparaît clairement pour la
première fois depuis Njolé, sous forme de filonS, général peu puissants, de pegmatite. Un peu en amont de l'ancien poste des Apingis, on voit les couches de schistes micacés et dé quartzites. toujours injectées de quartz, se relever peu à peu jusqu'à devenir verticales ; en même temps apparaît la pegmatite, d'abord en filons de quelques centimètres de puis-
sance, puis en bancs interstratifiés, qui atteignent dix mètres d'épaisseur ; les éléments de cette roche sont très nettement séparés et à côté de blocs de pegmatite graphique, on peut trouver de beaux minéraux : tourmaline,
grenat, mica en grandes feuilles, superbes microclines avec veinules d'albite, etc. La navigation est naturellement difficile et interrompue par de nombreux rapides entre autres Bengolé et Béka. Bientôt, on s'aperçoit que les couches, qui d'abord pendaient vers l'est, puis étaient verticales, sont inclinées vers l'ouest, avec une pente de 45° ; on a donc dépassé un premier synclinal,- ou du moins une importante cassure ; on traverse un banc de quartzite ferrugineux compris entre deux bancs de granité et l'on arrive au sommet du premier anticlinal, qui correspond au rapide Kendo; ici, le changement de direction des couchés
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ne pourrait pas s'expliquer par un jeu de failles ; car, au sommet, les schistes micacés sont bien horizontaux les voit former le dos d'âne et arriver assez rapidement à une pente de 45° vers l'ouest ; leur direction moyenne est toujours sensiblement nord-sud. Au delà de la rivière Ningoué, les schistes micacés forment un massif puissant jusqu'à la vallée de Lélédi, qui .correspond à un second synclinal ; dans cette partie, la pegmatite est plus rare et on n'en trouve qu'un filon de un mètre ; mais le quartz laiteux est toujours abondant. Près du nouveau village des Apingis est le sommet du second anticlinal, puis les plis deviennent de plus en
plus serrés et il nous a été impossible d'en relever le détail ; les couches perdent aussi leur direction régulière
nord-sud : on est dans une région très tourmentée, au milieu de laquelle est situé le dur rapide de Bengi.
En vue du mont Obombi, près d'un village Apingi et Bangoué, les schistes prennent une allure plus régulière et finalement pendent encore vers l'est ; au milieu d'eux est interstratifiée une couche d'une sorte de quartzite à amphibole ;
à l'oeil nu on ne distingue que de grands
cristaux noirs au milieu de grains de quartz. Au microscope, on voit un feldspath triclinique noyé dans un flot de quartz granulitique ; en outre, des cristaux polysynthétiques d'amphibole englobent le quartz et le feldspath du grenat et du sphène jouent le même rôle. C'est là une de ces roches que nous avons déjà annoncées sous
le 'nom de « cornes » et qui proviennent sans doute du
métamorphisme d'un banc. marneux. La région du mont Obombi est formée de couches de schistes micacés et de quartzites qui décrivent un grand Synclinal jusqu'au massif granitique de Lopé. Les schistes sont tantôt micacés purs, tantôt micacés et chloriteux, tantôt micacés et feldspathisés, ils renferment en général da grenat et de la tourmaline. Parmi les quartzites, on