Annales des Mines (1895, série 9, volume 7)
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568 LES SOURCES THERMALES DE NÉRIS ET
D'ÉVAUX.
découper (PL XXII et XXIII), sur près de 10 mètres de haut,
dans le fond rocheux du ravin où suinte la source, un espace plan d'une soixantaine de mètres de côté ; puis, sur cet espace nivelé au moyen d'un béton atteignant,
par endroits, 3',50 de puissance, ils avaient capté les cinq principaux points d'émergence dans autant de puits maçonnés de 3 à 4 mètres de profondeur, descendant de-
puis la surface du béton jusqu'à la roche en place ; le radier en béton qui réunissait ces puits avait pour effet de créer, sur tous les points autres que les puits, une charge forçant l'eau à sortir tout entière par ces orifices. Ce béton, qui subsiste encore, est, en général, formé de gros fragments de tuile noyés dans un ciment. Certaines parties, qui semblent avoir servi de barrages, sont faites d'un ciment plus homogène à grain plus fin et mieux lié. On peut voir, même aujourd'hui, la plus grande partie
de ce captage qu'on s'est contenté d'utiliser dans la seconde moitié de notre siècle ; les puits sont reliés les
uns aux antres et rattachés à des piscines par tout un système d'aqueducs et de caniveaux; il existe des tuyaux de plomb formant cheminée dans le béton au-dessus de grif-
fons accessoires, etc. En outre , deux grandes piscines (bassin rond et bassin carré) montrent encore leurs gradins de pierre avec des restes d'un revêtement en marbre
blanc scellé au moyen de pièces de cuivre et, dans le fond du bassin rond, trois caniveaux entaillés dans la pierre amènent l'eau chaude de trois directions différentes. On a retrouvé, en outre, sur l'emplacement de
LES SOURCES THERMALES DE NÉRIS ET D'ÉTAUX.
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donner lieu certaines pièces métalliques restées, depuis l'époque romaine, en contact avec les eaux. Ce travail de captage des sources d'Évaux est rattaché d'une façon fort légendaire à l'époque d'Auguste (comme Néris à Néron, dont on prétend reconnaître le nom dans celui de la ville), et particulièrement à un certain Duratitis, proconsul d'Aquitaine qui, vers l'an 29 av. aurait fait construire les thermes d'Évahon (Évaux), ca-
pitale du pays de Combrailles (*) Le seul document réellement précis est fourni par les médailles trouvées aux sources, qui allaient de -Vespasien (69-79) à Philippe (mort en 249) (**).
Après le IV° siècle et lors des invasions barbares Néris et Evaux subirent le sort commun de toutes les eaux thermales de Gaule; les thermes furent détruits ; leurs restes, ajoutés aux éboulis du sol, masquèrent en grande partie les sources, qui cependant ne semblent jamais avoir été complètement oubliées. Leur thermalité de 53 et 55°, leur abondance, telle que chacune des deux pouvait faire tourner des moulins, expliquent aisément comment, si l'on oublia peu à peu jusqu'à l'emplacement
des bâtiments anciens, cependant les eaux minérales continuèrent à attirer l'attention et même à être utilisées par quelques malades du pays.
A Néris surtout, les bâtiments avaient été si vastes et, si nombreux qu'ils furent longtemps à tomber en ruines (***).
1685, Bonaventure de Saint-Amable, Histoire de
ces piscines (aujourd'hui à découvert) et sous une partie de l'établissement actuel, les restes d'une construction élégante avec dallages de marbre, revêtements de porphyres divers (*), mosaïques, fresques, etc. Nous dirons plus tard à quelles constatations minéralogiques peuveiù
Saint-Martial (édition de Limoges, p. 20 et 21). succès d'identifier Évaux avec une des () On a essayé sans eaux thermales mentionnées sur la carte de Peutinger. (***) Au Ville siècle, il paraît que Pépin avait à. Néris un palais où il venait souvent. Jusqu'en 1792, Néris garda, comme
(C) Nous avons trouvé nous-même des fragments de porphyre rouge et vert antique, dans la source du bassin rond.
Narzaine, corruption de Neerensis), tandis que Montluçon n'avait qu'un archiprêtre.
(*) Voit.,
témoignage de son ancienne suprématie, un archidiaconé (de