Annales des Mines (1895, série 9, volume 7)
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592 LES SOURCES THERMALES DE NÉRIS ET D'ÉVAUX.
LES SOURCES THERMALES DE NÉRIS ET D'ÉVAUX. 593
la direction est-ouest domine), anomalie qui accuse là C.
Gisement des sources d'Evaux.
La position de la source d'Évaux est rigoureusement déterminée par l'intersection d'un long filon de quartz avec un ravin assez profond qui descend vers un affluent de droite de la Tardes.
Toute la région avoisinante est formée de gneiss ; mais ce massif gneissique, qui s'étend vers l'est dans la direction de Marcillat, Montaigut et Pionsat, présente, en plusieurs points, et particulièrement suivant deux zones au nord et au sud d'Évaux, une structure à peine zonée, presque granitique, que nous avons mise en évidence sur
l'existence de quelque faille ayant dû avoir une influence sur l'émergence des sources.
C'est également à cette zone disloquée que. s'arrête brusquement le grand filon de quartz, si prolongé, de Saint-Maurice et de Château-sur-Cher (*), avec lequel la source est, comme nous l'avons dit, en relation directe (Pl. XVIII).
la Pl. XXI par la notation g et qui peut tenir à une
Ce filon de quartz est très facile à observer aux environs d'Évaux ; car, sur une longueur de près de 1 kilomètre, il y est exploité pour l'empierrement. Auprès de la source, il a une largeur d'environ 8 mètres. Le quartz, qui forme son remplissage, est tout à fait. analogue à celui des grands filons du Peu-de-Saulx ou des Iles, aux
pénétration particulièrement intime du magma granitique
environs de Montluçon, dont l'âge est peut-être per-
dans les terrains schisteux dont le métamorphisme a
mien (**) ; au lieu d'être hyalin et vitreux comme les quartz de pegmatite, il est généralement mat, parfois un peu grenu
produit ces gneiss. Là, ce gneiss pourrait souvent être confondu avec du granite proprement dit, n'était l'abondance et le groupe-
ment local des micas, la disposition zonée de ceux-ci, enfin l'aspect ceillé des quartz et des feldspaths. C'est un type de roches que, plus à l'est, on retrouve, bien caractérisé vers Chantelle, plus au nord, du côté d'Huriel, plus au nord-est vers Jarnages. Dans la zone intermédiaire, qui est celle d'Évaux, le gneiss est, au contraire, bien zoné, mais souvent d'une façon si désordonnée et confuse qu'il est impossible d'y relever une direction présentant quelque continuité
et d'une teinte tirant sur le jaune ou le rose ; il est très fortement bréchoïde et contient de nombreux fragments anguleux de gneiss empâtés ou des éléments d'une première formation quartzeuse ressoudés par une silice de teinte blanche ou violacée souvent plus cristalline; on
y trouve une certaine quantité de pyrite, à laquelle il semble logique d'attribuer la légère sulfuration des eaux. Ce filon de quartz principal est accompagné de nombreuses veines secondaires zonées et conerétionnées qu'on voit notamment dans le chemin qui descend à la source et, le long de ses affleurements, on peut observer, par un
parfois aussi, il se charge abondamment de mica et prend
une structure grenue. Néanmoins, autour de la source, ces observations de directions, toujours si instructives pour l'étude des dislocations du terrain archéen, peuvent se faire et elles mettent en évidence l'existence, environ
suivant le ravin des sources, d'une zone à direction anormale (nord-sud, tandis que dans le reste du pays
(*) A Cliateau-sur-Cher, le quartz contient beaucoup de bary-
tine.
(**) Au sujet de cette question d'âge, il est fort singulier que tous les grands filons de quartz de la feuille d'Aubusson semblent disparaître sur la traversée des zones carbonifères; faudrait-il en conclure qu'ils sont antérieurs à ces terrains carbonifères qui les
recouvriraient et, par suite, beaucoup plus anciens qu'on ne le croit en général?