Annales des Mines (1895, série 9, volume 8)
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20 DÉGAGEMENTS DE GAZ INFLAMMABLES SURVENUS
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La couche Conditions générales de l'exploitation. d'argile exploitée aux environs de Paris est surmontée par l'étage du calcaire grossier ; elle est divisée en deux parties par un banc intermédiaire, formé de sable noirâtre assez compact, connu sous le nom de cendrier. Entre les bancs inférieurs du calcaire et l'argile existe un premier niveau d'eau ; un second niveau se rencontre a la base du cendrier, sur la seconde couche de glaise. Dans le cendrier, on trouve, en assez grande abondance, de la pyrite de fer en rognons ou en paillettes ; l'argile elle-même est ferrugineuse. La couche supérieure est la plus impure ; elle renferme, en particulier, des lentilles de lignite, intercalées sans ordre apparent, et souvent accompagnées de pyrites.
Pour exploiter l'argile, on procède généralement par puits et galeries : de la base du puits, au sein de la masse glaiseuse, part un rameau principal auquel se
rattache un réseau de vides à angles droits ; c'est là toute la méthode d'exploitation. Pour empêcher la coulée, dans les galeries, des argiles supérieures, un boisage soigné est indispensable; malgré ce boisage il n'est pas possible de pousser les travaux
trop loin du puits sans compromettre la carrière, les vides créés tendant sans cesse à se combler en raison de la plasticité de la glaise. L'aérage des chantiers, dans lesquels nul appel d'air ne peut se faire naturellement, est plus ou moins bien
assuré par un poêle, installé au bas du puits avec un tuyau montant jusqu'au jour, et qui reste allumé tout le temps du travail ; quelquefois, un ventilateur, établi à la surface, complète l'aération dans les cas exceptionnels. Quand les galeries ont été menées ,assez loin du puits
et ne peuvent être poursuivies sans inconvénients, on les abandonne purement et simplement, .sans prendre
DANS DES CARRIÈRES D'ARGILE PLASTIQUE.
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aucune mesure pour les combler ; le comblement s'opère de lui-même, sous la poussée des argiles qui forment les
parois et on se borne, en se retirant, à enlever le plus possible des bois de protection. Après quelques années, on peut revenir dans la même région et exploiter de nouveau la glaise ; on ne rencontre plus de trace des anciens vides.
Dégagements gazeux. - Des dégagements gazeux, analogues à celui qui a causé l'accident du 10 septembre dernier, s'étaient déjà produits dans des glaisières, mais
exclusivement dans les carrières anciennes; on les a surtout signalés dans les terrains voisins des fortifications de Paris, où les règlements militaires interdisent de bâtir et qui se trouvent ainsi désignés à des exploitations successives. Dans ces vieilles carrières, il n'est pas rare de voir du
gaz s'échapper en sifflant de la masse même d'argile généralement le gaz se dégage par les trous de sonde que
forent les ouvriers dans la glaise, au fur et à mesure de l'avancement des chantiers, pour rechercher les poches
d'eau disséminées dans les anciens travaux; d'autres fois, il sort de fissures naturelles. L'ouvrier en reconnaît la présence au bruit du sifflement; dans la plupart des cas il y met alors le feu en se tenant couché au sol de la galerie et une flamme plus ou moins longue se maintient pendant quelques minutes à l'orifice de dégagement. Le gaz n'est d'ailleurs pas toujours inflammable. Quand on
n'essaie pas de l'allumer de suite, il peut se répandre dans' les chantiers et y prendre feu au contact des chan-
delles; une explosion se produit alors, d'autant plus forte que le gaz a eu plus de temps pour s'accumuler, et c'est ainsi que la plupart des accidents ou incidents sur-
venus ont eu lieu le matin, à l'heure de la reprise du travail, après un repos de quelque durée.