Annales des Mines (1895, série 9, volume 8)
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SUR DES DÉGAGEMENTS DE GAZ INFLAMMABLES
SURVENUS DANS DES MINES MÉTALLIQUES.
à lutter, au cours du XVIII' siècle, contre une venue d'eau fort importante, qui en avait finalement entraîné l'abandon; reprise en 1860, elle a été depuis cette époque la mine la
reconnu une heure auparavant par un surveillant spécial et signalé aux ouvriers lors de leur descente. Le travail fut néanmoins commencé comme à l'ordinaire. On employait la dynamite avec des mèches de sûreté ; on prenait seulelement la précaution de mettre le feu à celle-ci au moyen d'un papier spécial, à combustion lente, que l'on allumait
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plus productive du district. Le filon exploité, puissant de plusieurs mètres, est riche surtout dans le calcaire ; cependant les travaux s'y étendent parfois jusqu'au niveau des schistes supérieurs (Yoredale shale).
Depuis la reprise de l'exploitation, on avait souvent constaté à Mill Close la présence de gaz inflammables, mais en quantité insignifiante. lin 1886, il se produisit une explosion qui brûla légèrement deux mineurs ; deux autres accidents analogues eurent lieu dans une période d'environ une année à partir de la date du premier.
Les dégagements de gaz se produisaient avec une grande intensité à divers avancements et spécialement dans les remontées dirigées vers les schistes ; pour éviter autant que possible les accidents, on prescrivit l'emploi
de lampes de sûreté cadenassées partout où le gaz se montrait, mais on omit de réglementer l'emploi des explo-
sifs. C'est à cette omission qu'on a attribué l'origine du grave accident arrivé le 3 novembre 1887. Cet accident se produisit dans un avancement mené,
avec une largeur de 6 mètres, sur une hauteur égale que l'on subdivisait ensuite, au moyen d'un plancher recouvert de remblai sur 1"1,50 d'épaisseur, en une galerie de roulage de 2',40 de haut et une voie supérieure d'aérage. Des tuyaux en tôle, de On',30 de diamètre, obligeaient
l'air à venir circuler au contact immédiat du front. Chaque équipe était composée de quatre mineurs, munis de lampes de sûreté, et de deux rouleurs, porteurs de lampes à feu nu, auxquels il était interdit de s'approcher de l'avancement à une distance inférieure à W mètres. Une équipe vint prendre son service le 2 novembre à minuit ; elle constata dans toute la partie supérieure du
chantier la présence du gaz, qui y avait été d'ailleurs
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préalablement dans la partie inférieure de la galerie. Un premier coup de mine fut tiré sans accident ; les ouvriers en préparèrent trois autres à une distance du Ica comprise entre 1 mètre et 1"1,20, c'est-à-dire dans la zone reconnue grisouteuse ; ils les chargèrent, les allumèrent et se retirèrent à 50 yards (45 mètres) en arrière de la galerie inférieure, en un point où se tenaient déjà les deux rouleurs. D'après le témoignage du seul survivant de l'accident, le premier coup de mine fut suivi d'un bruit analogue à celui d'un violent coup de vent. Le plancher s'effondra sur une longueur de quelques mètres, juste au-dessus du point où se tenaient les ouvriers ; cinq d'entre eux furent écrasés sous le remblai ; le sixième subit des brûlures et des contusions médiocrement graves , puisqu'il put se
titainer jusqu'au puits et revenir ensuite sur le lieu de l'accident.
Les effets mécaniques de l'explosion furent assez intenses ; une porte 'd'aérage fut mise en pièces à 70 mètres environ de distance de l'avancement. Une boite de bois renfermant une vingtaine de cartouches de dynamite,
amorces renfermées dans une boîte en fer-blanc et un rouleau de mèches, se trouvait sur le remblai à 20 mètres de l'avancement ; cette boîte fut mise en pièces, les
amorces disparurent sans qu'on en pût retrouver le moindre débris ; le rouleau de mèches fut brûlé en grande partie, mais on aurait, dit-on, retrouvé toutes les cartouches intactes. On peut douter de cette affirmation émise au cours de l'enquête et se demander si ce ne