Annales des Mines (1895, série 9, volume 8)
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NOTE SUR LES ANCIENNES INSTALLATIONS
lesquels on les distinguait autrefois. L'historique rapide de cette reprise peut avoir un certain intérêt, ne seraitce qu'en montrant la part considérable du hasard dans les travaux de ce genre.
N'ayant pu connaître quel était celui des nombreux gîtes anciens que Goujeon avait exploité, ne trouvant aucune trace de travaux à 600 toises du château de Gudanes, et ne sachant quel était l'endroit désigné sous le nom de la Terrasse, les exploitants se décidèrent à explorer la montagne par une galerie dite Sainte-Barbe, prise
au bord de la rivière, aussi bas que possible et bien en aval de la position possible du percement de Goujeon; ils se dirigeaient vers de grands effondrements situés der-
rière le village de Pech et dans lesquels on n'avait encore pu pénétrer. La galerie, après avoir traversé un seuil schisteux, tomba dans une large vallée souterraine composée de sables mouvants, aquifères, dans lesquels l'avancement était impossible par les procédés ordi-
naires; le picotage ne put réussir davantage à cause des galets et blocs granitiques parsemés dans les sables et on dut relever le niveau de 3 mètres pour passer audessus de la zone aquifère. On trouva bientôt d'anciens travaux étroits exécutés sur un filon nord-sud et présentant à leur entrée des vides
pleins d'eau, qui descendaient à 5 ou 6 mètres audessous de la galerie moderne. Ces vides furent comblés
pour laisser passer la galerie qui, après avoir suivi les anciens travaux pendant une soixantaine de mètres, les quitta pour obliquer au sud-est dans la direction primitive.
Des difficultés d'aérage s'étant présentées sur ces entrefaites, on reconnut que les anciens travaux du Camp, récemment réouverts , descendaient tout près du front de la galerie et on dévia celle-ci dans le triple but de trouver un passage plus commode, de faciliter
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l'aérage et d'explorer en même temps ce gîte inconnu. En perçant dans ces vides, on se trouva en face d'un gouffre étroit plein d'eau, ayant environ I ,50 de largeur sur 2 à 3 mètres de longueur ; les sondages accusèrent 10 à 12 mètres de profondeur. Croyant être en présence d'un dépilage analogue au précédent et sans importance; on traversa le Gouffre sur un pont provisoire et on y versa tous les déblais de l'avancement. Celui-ci était fait non dans les anciens travaux éboulés et d'un accès dangereux, mais dans une fissure mince résultant du décollement du toit des vides. A 50 mètres plus loin, on rencontra à la voûte de la fissure une source considérable semblant sortir des anciens travaux supérieurs, et en recherchant sa provenance on découvrit, à 3 mètres au-
dessus de la galerie' moderne, une galerie en roche, à contre-pente, obstruée par la vase, qui fut asséchée au moyen d'un siphon, déblayée et explorée. Cette galerie, transversale au gîte des anciens, n'avait guère plus de 1',50 de hauteur sur 1 mètre de largeur et était restée intacte, dans les calcaires du toit, sur une -longueur de 62 mètres ; au delà, elle paraissait se prolonger dans des sables mouvants, évidemment remaniés, où il a été impossible de la relever. D'après la direction, la pente et le niveau de cette galerie, elle devait passer un peu au-dessous de la Forge neuve, dont l'établissement est relativement moderne et pouvait sortir au jour, sur le bord même de la rivière. Le défrichement récent de ce quartier, transformé en prairies il y a une trentaine
d'années, ne permet de faire aucune recherche sur ce point.
-Cette galerie était- évidemment celle de Goujeon et la
machine hydraulique, entre les arti lices de laquelle, suivant Dietrich, aurait été percée la dernière galerie, celle qui se prolongeait probablement jusqu'à la rivière, devait se trouver aux environs de la Forge neuve, soit