Annales des Mines (1895, série 9, volume 8)
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D'ÉPUISEMENT DES MINES DE - CHATEAUVERDUN. 111
NOTE SUR LES ANCIENNES INSTALLATIONS
que celle-ci n'existât pas alors, soit que les deux roues hydrauliques mentionnées fussent alimentées par une dérivation du canal actuel de cette forge (*), le seul qui existe dans les environs avec le canal d'arrosage du château, situé beaucoup trop haut. Seulement la distance depuis le château de Gudanes n'est que de 460 mètres au lieu de 600 toises indiquées par Dietrich, et il est évident que si la galerie Goujeon, dont 'la partie d'aval est actuellement obstruée par les sables, n'avait déversé dans l'intérieur des travaux les eaux d'infiltration qu'elle -conduisait autrefois au dehors , on n'aurait jamais -soupçonné sa présence au milieu des anciens travaux éboulés.
Entre temps, l'exploration des effondrements de Pech avait fait découvrir d'anciens travaux qui ont été réouverts sur 500 mètres de longueur et 80 mètres de pro-
fondeur, présentant des vides analogues à ceux de Bandé et dont l'un cube plus de 4.000 mètres. Ces travaux, complètement dépilés, ont pu être suivis jusqu'à la cote + 33, le seaux empêchant de pousser l'exploration plus bas, à 27 mètres seulement au-dessus de la nouvelle galerie Sainte-Barbe; il n'y avait donc pas lieu de poursuivre à ce niveau des recherches nécessitant un travers-bancs de plus de 200 mètres. On résolut alors d'explorer le Gouffre, qui devait faire partie des travaux de Goujeon, et on y installa des pompes mues par une turbine, sous une chute de 39 mètres déri-
vée du canal d'arrosage du château. On descendit ainsi jusqu'à 42 mètres dans un dépilage coupé à des niveaux successifs par des planchers supportant les déblais le gîte, compris entre toit et mur calcaire, avait une puissance de 1 mètre à 2,50 avec un pendage de 72°.
(*) Ce canal présente, un peu en amont du bassin de retenue, une chute d'environ I mètre tout à fait inexplicable si elle n'actionnait les roues indiquées par Dietrich.
Ces boisages, généralement en chêne ou en pin, étaient en parfait état de conservation, grâce à leur séjour prolongé et ininterrompu dans l'eau, et on n'a eu qu'à les consolider partiellement ; les bois étaient même devenus d'une dureté exceptionnelle. Au milieu de ce dépilage était ménagé une sorte de puits, incliné .suivant la pente du mur, dans lequel on a trouvé quantité de débris de pompes en bois tout à fait analogues à celles qui sont décrites dans le traité d'exploitation de Combes. Leur nombre était de 10 à 11, placées en répétition, les unes
au-dessus des autres, et deux étaient en place, à peu près complètes. Elles se composaient de trois troncs de sapin, de 1'11,50 de longueur environ, quelquefois près de 2 mètres, sur 0",20 à 0"1,22 de diamètre extérieur, forés, cerclés en fer à la partie inférieure et amincis à la
partie supérieure qui était emmanchée dans le tuyau suivant. Une soupape dormante, percée dans un bloc de
bois, avec clapet en cuir, fixée au bas du tuyau inférieur; en haut, un piston formé d'un tampon cylindroconique en bois, de 0',115 à 01,135 de diamètre sur O'n,08 de hauteur, percé de quatre trous cylindriques de r,022 à 0",025 de diamètre, recouvert de plusieurs rondelles de cuir formant soupape. Le piston était fixé par une clavette à une tige en fer reliée par une tringle en bois de 0'11,04 à 0m,05 à une autre tige en fer munie d'un oeil ; le mouvement était donné par un levier en fer,
pivotant autour d'un axe placé sur une fourche, et terminé par une pointe dans laquelle s'emmanchait le levier de manoeuvre en bois. Chaque pompe portait à -la partie supérieure un évasement qui se déversait dans Une caisse en bois où plongeait la pompe suivante ; les
tuyaux étaient simplement maintenus par dés agrafes en fer clouées à un bout sur la pompe et à l'autre sur les boisages. La longueur utile de chaque pompe était de 3'",50 à 4 mètres, déduction faite des emboîtements et