Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1895, série 9, volume 8)

142 CONSOLIDATION DES CARRIÈRES SOUTERRAINES

raison jour ou d'un affaissement du sol, il y a lieu, en les consde l'inconsistance du terrain, de faire reposer maçonnerie que supportent tructions sur des arceaux en de pierre des colonnes de béton descendues sur le banc intact, au sol de la carrière. Il a été fait application de ces divers procédés sous le prolongement du chemin de fer de Sceaux. Tous les cas se sont en effet rencontrés dans les vingtdeux fontis et les quatre ou cinq grands affaissements qui ont été reconnus par les explorations souterraines auxquelles ce grand ouvrage a donné lieu. du La galerie d'inspection qui consolide les piédroits tunnel et ceux des tranchées à ciel ouvert, passe sous plusieurs de ces fontis la voûte dont on l'a revêtue, dans leur traversée, supporte les matériaux de remplissage de la cloche correspondante, meulière, moellons ou béton. Les procédés qu'on vient de décrire n'exigent, en effet, d'aucune façon, la déviation de la galerie.

Particularités concernant le mode d'exécution des travaux. - La conduite générale des travaux fournit matière difà quelques indications spéciales. Trois entrepreneurs férents ont consolidé simultanément les trois sections. En dehors du puits de descente des ouvriers, muni d'une échelle verticale dite dperroquet, les chantiers de chaque section comprenaient un certain nombre de puits de service pour le montage des terres extraites de la caret rière et pour la descente de la meulière, du mortier des étais. Ces puits, de 1'1,50 de diamètre, ont été percés sur la voie publique, en dehors et à proximité de l'emprise du tunnel, au nombre de 5 dans la première section et de 7 dans la seconde.

Dans la troisième, comme les travaux .à la surface rela-

tifs à la construction du chemin de fer s'exécutaient

concurremment avec les consolidations souterraines, il a

SOUS LE CHEMIN DE FER DE SCEAUX DANS PARIS. 143

paru convenable, pour ne pas augmenter la gêne de la circulation des voitures et des piétons, déjà très grande,

de ne pas échelonner les puits comme dans les deux autres sections. Le service des terres et des matériaux s'est fait au moyen de deux puits seulement, qu'on a ouverts aux deux extrémités opposées, l'un dans un terrain non bâti, loué à cet effet, dépendant de l'Hospice

des Enfants assistés, en bordure de la rue Denfert ; l'autre, au débouché de l'avenue de Montsouris sur la place Denfert, près de la gare.

L'entrepreneur, M. Lazies, a installé spontanément, à .côté de chacun de ces deux puits, une locomobile actionnant une bobine d'extraction. Il a établi des voies ferrées, du système Decauville, dans les galeries longi-

tudinales ouvertes en carrière, en les prolongeant à mesure de l'avancement de ces dernières ; et a opéré sur ces voies le roulage des terres et celui des matériaux de consolidation, à l'aide de wagonnets d'un excellent modèle. La caisse en tôle, en forme de trémie, se sépare du chariot; elle est munie de crochets qui permettent, lorsqu'elle a été amenée sous le puits, de la suspendre au câble d'extraction, comme on fait pour les seaux ordinaires. Les terres contenues dans la trémie étaient élevées à une hauteur suffisante pour se déverser ensuite, sans autre manipulation, dans les tombereaux qui les transportaient aux lieux de décharge. La meuhère et le mortier ont été descendus dans la carrière en échange des terres et transportés par voie ferrée soit jusqu'à leur lieu d'emploi, soit dans le voisinage. Cette organisation du roulage, qui n'avait pas encore été réalisée dans les travaux de consolidation des carrières, a rendu des services. Mais il est bon de remarquer que les installations dont il s'agit sont assez cateuses ; on n'aurait pu opérer de la sorte économiquement si la section n'avait pas eu une grande longueur.