Annales des Mines (1895, série 9, volume 8)
Page : Image 78
Révision de 30 déc. 2014 12:42:31, edited by Anonymes
150 CONSOLIDATION DES CARRIÈRES SOUTERRAINES
couches supérieures, les remblais ne sont pas tassés ou ne le sont qu'imparfaitement. Enfin on a toujours à craindre que leur compression ne s'accentue encore par l'effet du temps, ce qui déterminerait des mouvements ultérieurs du sol. Les infiltrations d'eau inopinées sont particulièrement à redouter, parce qu'elles provoquent le tassement immédiat des terres mouillées. Les remblais de carrière sont donc insuffisants pour assurer la complète stabilité du terrain supérieur ; mais cependant on doit tenir compte de leur présence. On
serait conduit à des dépenses excessives, si l'on en faisait abstraction dans la détermination des ouvrages de consolidation. Revenons au prolongement souterrain du chemin de fer de Sceaux. Le tunnel et les tranchées qu'a exécutés la Compagnie d'Orléans ont évidé le terrain de recou-
vrement des carrières et soulagé les remblais qui s'y trouvent, sous le radier ou sous le ballast des voies ferrées. Par suite, les piliers en maçonnerie qui constituent les consolidations proprement dites ont pu être réduits,
en quelque sorte, à un minimum déterminé par la pratique, dans la partie comprise entre les piédroits. Ce sont ces derniers qu'on s'est attaché à faire reposer sur une base d'une stabilité parfaite. On a donc enlevé les remblais sous-jacents et on les a remplacés par les massifs de maçonnerie dont la description a été donnée dans cette notice. Comparaison entre les consolidations exécutées sous le
prolongement du chemin de fer de Sceaux et sous le Il existe chemin de fer de Ceinture (rive gauche). à Paris un seul exemple d'un travail analogue à celui dont nous nous occupons ; nous voulons parler des consolidations exécutées vers 1862 sous le chemin de
SOUS LE CHEMIN DE FER DE SCEAUX DANS PARIS. 151
fer de Ceinture (rive gauche) entre la porte de Vaugirard et le parc de Montsouris. Comme sur la ligne de Sceaux
prolongée dans Paris, les trains circulent sur ce parcours tantôt dans des tunnels, tantôt dans des tranchées profondes, au-dessus d'anciennes carrières souterraines abandonnées.
Le système de consolidation appliqué au chemin de fer de Ceinture présente une grande analogie avec celui qui vient d'être décrit. Toutefois les mêmes difficultés ne se sont pas présentées dans l'exécution, sous le rapport des fontis , les carrières étant en bon état de conservation dans la région dont il s'agit. Le type des maçonneries exécutées en moellons sous les piédroits consiste en un massif de 3 mètres d'épaisseur moyenne, en majeure partie découpé sous forme
de redans et accosté d'une galerie de circulation dont la paroi, du côté opposé à l'axe du chemin de fer, a 1 mètre d'épaisseur. La surface maçonnée présente en conséquence 4 mètres carrés par mètre courant de piédroit.
On a vu précédemment que, sous le prolongement de la ligne de Sceaux, la dimension transversale des maçonneries sous, chaque piédroit varie de 1111,40 (1" section) à 2111,40 (10e partie de la 30 section), et atteint générale-
ment 2 mètres. Telle est l'épaisseur moyenne des massifs de consolidation, divisés le plus souvent en deux parties par une galerie. Dans ce dernier ouvrage, le mètre courant de piédroit ne comporte donc en carrière que 2 mètres carrés de surface maçonnée, au lieu de 4 mètres carrés. Cette importante réduction, si favorable au point
de vue de l'économie, a pu être obtenue sans aucun inconvénient pour la stabilité du chemin de fer. S'il nous
a été permis de la réaliser, c'est, d'une part, grâce à la substitution de la meulière au moellon dans les piliers