Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1895, série 9, volume 8)

154 APPLICATION DE LA MÉTALLOGRAPHIE MICROSCOPIQUE

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A LA FABRICATION DES RAILS.

tère particulier qu'elle donnait l'exemple d'une application régulière de la micrographie à la conduite d'une fabrica-

différents dont elle se compose ont été creusés, par le polissage ou l'attaque , à des profondeurs inégales qui

tion industrielle. C'était là une nouveauté, non pour les métallurgistes qui avaient fait eux-mêmes usage de la méthode et en connaissaient les ressources, mais pour ceux, beaucoup plus nombreux, qui la regardaient encore comme une curiosité de laboratoire. M. Clérault, ingénieur en chef des mines, a été frappé de l'intérêt que présentait cette note pour les Compagnies de chemins de fer, et a bien voulu nous engager à en donner ici une traduction libre, avec les explications qui pouvaient en rendre la lecture plus facile aux non-initiés.

déterminent une décomposition de la lumière réfléchie.

Il faut rappeler d'abord que l'acier, malgré le nom qu'on lui a souvent donné de confiance, n'est nullement un métal homogène. Les investigations microscopiques, aidées de l'analyse chimique immédiate ont conduit à distinguer, dans les aciers ordinaires au carbone refroidis lentement, trois éléments au Moins de structure 1° Du fer pratiquement pur ; 2° Un carbure dur de formule probable Fe' C ; 3° Un mélange, le plus souvent lamellaire, quelquefois

granulaire ou vermiculé, de parties dures et douces que le microscope ne résout que sous de forts grossissements (500 diamètres environ). Ces trois constituants ont reçu des noms divers, notamment ceux de Ferrite, de Cémentite et de Perlite, proposés par M. Howe et qui sent aujourd'hui d'un usage courant. La Ferrite est le fer pratiquement pur considéré comme élément de structure. -

La Cémentite est le carbure Fe' C, ainsi appelé parce qu'il forme dans les aciers de cémentation des lamelles de grandes dimensions relatives, qu'il est facile de voir et d'isoler ; c'est le ciment de la Théorie cellulaire. La Perlite doit son nom à l'aspect irisé qu'elle peut prendre, sous un éclairage oblique, quand les éléments

Si l'on attaque une plaquette d'acier préalablement polie, soit par une ou deux immersions instantanées dans l'acide azotique à 36° Baumé, soit par un séjour de quelques secondes dans le même acide étendu de quatre fois

son volume d'eau, la Ferrite garde, sous un éclairage perpendiculaire, sa couleur blanche et son aspect métallique ; la Perlite, dans son ensemble et dans les mêmes conditions, se colore en noir, pourvu qu'on l'examine à un grossissement modéré, (soit environ 50 diamètres),

qui ne permette pas de la résoudre en ses éléments. Quant à la Cémentite, divisée dans la Perlite en feuilles extrêmement minces, les mêmes grossissements ne la laissent généralement pas discerner dans les aciers fondus et forgés.

Dans les aciers très doux, la Perlite forme des grains ou des filaments (fig. 1 ci-contre

23, Pl. II) qui sont interposés entre et

62

fig.

les grains polyédriques

de la Ferrite (non tra-

céS sur la

fig.

I) et

dessinent , entre ces

v/

,

VLJ

Fig. 1. (Gr.

225 D.)

grains, un réseau discontinu fermé par les joints. Dans les aciers de. moyenne dureté refroidis lentement,

tels qu'ils sont employés pour rails et les seuls dont nous ayons à nous occuper dans cette note, si le lami-

nage a été terminé vers le rouge un peu sombre, la Ferrite

et la Perlite s'entremêlent à la façon des vermiculures. Mais, si la température à la fin du laminage était plus