Annales des Mines (1895, série 9, volume 8)
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DU PLATEAU DE CHERIA (CERCLE DE TÉBESSA). 247
246 SUR LES GISEMENTS DE PHOSPHATE DE CHAUX
silex et qui se distingue ainsi des travertins de la source.
Un peu au nord de Bir-Touil , nous avons relevé la coupe suivante : on a dans l'ordre descendant Calcaire marneux avec silex en rognons et mince couche de phosphate. Banc de silex. Phosphate de chaux dur Banc de silex Phosphate Calcaire et calcaire marneux avec silex Au-dessous, couche de phosphate tendre d'épaisseur inconnue , le mur étant recouvert par les éboulis.
que les plans que nous avions s'arrêtent à Aïn-Babouch. Néanmoins, la position du signal géodésique du Rasbd#Kennache, qui se trouve en terrain suessonien, nous a permis de figurer cette limite avec assez d'approximation.
0,20 0,30 0,10 0,20 0,80
La formation suessonienne forme une chaîne séparée par une dépression de la ligne de crête du Djebel-
Doukan. Les marnes affleurent sur le versant est de cette chaîne.
L'étendue de ce gisement est celle d'un triangle de 10 kilomètres de hauteur sur 3 de base, soit 15 kilomètres carrés. En réduisant cette surface d'un tiers pour tenir compte des ravins et avoir une évaluation certainement en dessous de la réalité, on a une surface de 1.000 hectares. Gisement d'Aïn-Babouch. - A mesure qu'on s'avance
vers le sud, les couches de la formation crétacée prennent une inclinaison plus grande, en même temps que les
bords de la cuvette qu'elles formaient se rapprochent. L'oued Cheria, après avoir coulé dans la plaine où forme des marécages très vastes, traverse à partir d'AïnBabouch une gorge très resserrée. Les îlots suessoniens de Troubia et de Tasbent se trouvent chacun dans un synclinal du terrain crétacé, mais ces deux ondulations et l'anticlinal qui les sépare sont peu accusés. Dans les gorges d'Aïn-Babouch, ces mêmes plissements se retrouvent, mais beaucoup plus caractérisés. Les limites du terrain suessonien, indiquées sur notre
carte, sont pour la partie sud un peu indécises, parce
Dans toute la partie au nord d'Aïn-Babouch, la bande suessonienne se présente dans les mêmes conditions que dans le gisement précédent. Cette bande forme une chaîne séparée par une dépression des crêtes du Djebel-Redma. Les petites couches de phosphate dur et les bancs de silex s'y observent aisément. Quand on arrive aux gorges, les couches de phosphate se trouvent dans le lit au-dessous du fond de la vallée, mais, sur la rive gauche, les couches sont à un niveau élevé par suite des failles qui ont occasionné des rejets considérables. La fig. 4 représente une coupe du Ras-bou-Kennache
perpendiculairement à la rivière.
Ce gisement paraît très important comme étendue ; toutefois, nous éviterons de formuler une appréciation à cet égard. Plus au sud le terrain suessonien s'étend sur des surfaces considérables jusqu'aux confins du Sahara. L'existence des couches de phosphate y est rendue très vraisemblable par les découvertes faites en Tunisie dans la région de Gafsa, mais on peut dire que, pour le moment, leur éloignement, les difficultés de transport leur enlèvent tout intérêt industriel. Du Tasbent et de Troubia, il est facile de descendre dans la plaine d'Youks par des câbles aériens et de là de rejoindre la ligne de Tébessa à Soukahras par une. voie ferrée ne présentant aucune difficulté d'exécution. Constantine, mars 1895.