Annales des Mines (1895, série 9, volume 8)
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DE LA RÉGION DE DOGHARI (ALGER).
SUR LES TERRAINS A PHOSPHATE DE CHAUX
phatées, dont l'importance est des plus variables, est -très limitée dans ses affleurements. Il me paraît indispen-
sable de préciser tout d'abord la constitution et les relations des différentes assises qui. composent le groupe suessonien. DIVISION DU SUESSONIEN EN DEUX ÉTAGES.
Les terrains suessoniens ne se montrent en relation avec les formations crétacées que sur la bordure nord, où le substratum est, d'une manière générale, constitué par le sénonien marneux à Ostrect Benoui, O. vesieularis, O. Villei, etc., de la vallée de l'Oued-el-Ilakoum, de l'Oued-Tléta, de l'Oued-Melban (Ilebaïa), du versant nord du Djebel-Chaïba, etc. Au sud, les dernières pentes sont recouvertes par les atterrissements des plateaux qui masquent plus ou moins les assises inférieures. L'extension
du suessonien est indiquée vers le sud par la protubérance du Djebel-Birin , allongée de l'est à l'ouest, au milieu de la grande nappe d'alluvions. Sur un point seulement, à 5 kilomètres au sud-est de Boghari, suivant le chemin de Saneg, un petit îlot sénonien fossilifère vient affleurer sur une faible surface, sous les argiles du suessonien, attestant la continuation du substratum sous le
massif. A l'ouest , les diverses assises du suessonien sont partiellement recouvertes par le cartennien qui occupe tout le versant sud et la crête de la montagne de Boghar. (Voir la carte, Pl. VII.) Le suessonien comprend deux grandes divisions strati-
graphiques séparées l'une de l'autre par des actions de ravinement intenses qui vont souvent jusqu'à l'ablation totale de l'étage inférieur, et, en outre, par des discordances manifestes, que l'on observe en bien des points, aussi bien au nord que dans la partie sud du massif. Ces
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deux divisions doivent être considérées comme des étages
distincts, auxquels il nous paraît possible de rattacher toute la série des assises de l'éocène inférieur en Algérie.
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L'étage inférieur se compose d'une assise d'argiles gypseuses, surmontées de bancs calcaires blancs ou grisâtres, parfois gréseux, dont la base est caractérisée par des cordons de silex noirs en rognons. L'éta9e supérieur est constitué par des argiles et des
grès, en couches puissantes, dont la distribution varie rapidement en des points rapprochés, et dont l'épaisseur totale est considérable. Ces deux étages peuvent, d'une manière générale, se subdiviser ainsi Argiles à cristaux de gypse, argiles brunes feuilletées, dépôt de comblement dont l'épaisseur très variable
A. Assise inférieure.
Étage
atteint parfois `2o0 mètres. B. Assise supérieure. Couches marno-calcaires avec lits do silex à
la base; couches glauconieuses et phosphatées, surmontées de calcaires blancs, rarement gréseux, dans lesquels s'intercalent d'une manière accidentelle des calcaires à Nummulites; l'épaisseur maxima dans la région dépasse 150 mètres. C. Assise inférieure. Argiles jaunes avec gypse; alternances de grès dont la distribution est très variable : Ostrea Bogharensis (O. multicostata) abonde dans les argiles. Épaisseur de 300 à Étage 500 mètres. supérieur. D. Assise supérieure. Grès en bancs puissants, passant à des alter, nances d'assises argileuses et gréseuses, renferment des Turritelles , Pecten sp à côtes strigillées, etc., avec Echinolanzpus \ elypeolus Pomel. Cette assise est puissante de 400 à 500 mètres. inférieur.
L'étage supérieur, avec ses grès puissants, à stratification admirablement nette, plus ou moins intercalés, d'une manière très variable, d'assises argileuses, constitue presque en entier tout ce massif, tant dans les grandes crêtes (Djebel-Djaïfa, Djebel-Taragreguet, Djebel-Lakdar, El-Guern, Djebel-A foui) que dans les dépressions intermédiaires et dans les dernières zones de collines qui vien-
nent s'éteindre au bord du plateau. La description de cette puissante formation qui ne présente pas de cou-