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Annales des Mines (1895, série 9, volume 8)

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314 GISEMENT DE PHOSPHATES D'ALUMINE ET DE POTASSE

Calcinée, elle montre une teinte grisâtre indiquant la présence d'un peu de matière organique; puis elle redevient blanche. Imprégnée d'azotate de cobalt et calcinée de nouveau, elle prend la belle teinte bleue caractéristique de l'alumine. Elle se dissout facilement, en majeure partie, dans les acides et dans le citrate d'ammoniaque. Elle se dissout également dans la potasse caustique, en formant une dissolution de couleur orange et laissant

à chaud un résidu rougeâtre. Il se dégage, en même temps, de l'ammoniaque sensible à l'odorat, au papier rouge de tournesol et aux vapeurs chlorhydriques. Par digestion dans l'eau pure, à froid et surtout à chaud, la poudre blanche laisse dissoudre une quantité notable d'acide phosphorique, qu'on met facilement en évidence au moyen du nitromolybdate d'ammoniaque. Enfin, on reconnaît aisément la présence de la potasse en traitant la matière par l'acide chlorhydrique, évapo-

rant et reprenant par 5 centimètres cubes d'eau ; dans la solution chlorurée, on verse un égal volume d'une solution alcoolique de chlorure de bismuth et autant d'une solution aqueuse d'hyposulfite de chaux, puis on mélange dans une petite fiole avec une centaine de centimètres cubes d'alcool à 95/100 et on secoue vivement.

On peut également, par ce moyen, faire directement le dosage volumétrique de la potasse (*).

L'analyse .d'un échantillon trié, bien blanc, a donné les résultats suivants Acide phosphorique Alumine ' Potasse Ammoniaque

35,17 18,18 5,80 0,48

A reporter (*) Ad. Carnot, Comptes rendus,- 1876-1878.

TROUVÉ EN ALGÉRIE.

315'

Report

59,63 0,31 13,40 10,55 4,35 11,60

Chaux

Eau avec un peu Perte à 100' de matière orde 100 à 1800 ganique. . . . de 480° au rouge (*) Silice

Magnésie, fluor, chlore, acide sulfurique.

.

.

.

traces 99,84

Si l'on prend le rapport des nombres obtenus aux poids moléculaires correspondants, on trouve, pour 1,00 d'acide phosphorique : 0,71 d'alumine; 0,31 de potasse et chaux ; 'enfin 5 à 5,50 d'eau environ. D'autres échantillons ont présenté à l'analyse tantôt un peu d'oxyde de fer, tantôt du phosphate de chaux en quantité irrégulière , parfois une plus grande quantité d'ammoniaque (0,91 p. 100), quelquefois enfin de la silice en proportion dominante (jusqu'à 84 p. 100).

Dans de telles conditions et en, l'absence de toute cristallisation de cette matière blanche et friable, je crois devoir m'abstenir de proposer une formule générale pour exprimer sa composition moyenne. Je me bornerai

à faire observer qu'elle ne rentre pas dans la formule de la minervite de M. Gautier ; car la teneur en alumine y est beaucoup moindre, l'acide phosphorique s'y trouve en quantité plus grande ; enfin la potasse, qui n'a pas été signalée dans la minervite et dont la présence était ici fort inattendue, semble former avec l'acide phosphorique et l'alumine un composé de nature spéciale. Si l'on

attribue au phosphate d'alumine la composition d'un ), comme il parait naturel de le faire, les proportions restantes d'acide phosphophosphate neutre (P205. AP

rique et de protoxydes sont intermédiaires entre celles qui

59,63

(*) La perte au rouge comprend de l'eau, un peu de matière organique et l'ammoniaque, qui a été dosée à part.