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Annales des Mines (1896, série 9, volume 9)

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LES MINES D'OR

DU TRANSVAAL

un développement de galeries très en avance sur Pabatage du minerai, de manière à pouvoir placer sans cesse des chantiers à Son choix sur un très grand nombre de points

tiers riches et les quartiers pauvres: ce qui leur permet., en plaçant convenablement leurs ouvriers, de régulariser le rendement suivant le désir des administrateurs et des actionnaires, pour lesquels toute diminution -de teneur accidentelle (si prévue qu'elle doive être, en réalité, dans une chose aussi inhomogène qu'un gisement minier). nécessite toujours de longues explications (*). Au besoin, si ce procédé ne suffit pas, on a, en réserve, des tas de minerai particulièrement riche dont on broie une partie

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différents, sans nuire pour cela à la bonne conduite de l'exploitation -(*).

D'autre part, chaque mine possède ce que l'on appelle

un plan d'essais, c'est-à-dire un plan des travaux, sur lequel on reporte au jour le jour : 1° les résultats d'analyses(**) faites sur les minerais prélevés de 10 mètres en 10 mètres ; 2° et les épaisseurs de minerai correspondantes, en sorte que l'on y trouve comme une image en

raccourci de la mine, avec toutes les particularités des couches aurifères. En outre de ces plans d'essais (dont on pourrait peut-

être essayer de tirer quelques conclusions théoriques), tous les ingénieurs remplissant bien leurs fonctions procèdent constamment à des essais, plus sommaires, mais très rapides, au moyen du pan américain (*"*), qui donnent,

avec un peu d'habitude, une approximation .déjà sante. Par ces divers moyens, ils peuvent donc savoir, à chaque instant, oh se trouvent dans leur mine les quar-

suffi-

.

(*) La pénurie de main-d'oeuvre a, dans les derniers mois de 189:;, amené à réduire ces travaux de développement préalable, pour ne pas diminuer les bénéfices apparents : ce qui pourrait bien produire, un jour ou l'autre, quelques surprises fâcheuses.

avant la fin du mois pour relever le rendement ; ou encore, en grattant plus ou moins les plaques d'amalgamation, on peut y laisser,- dans un mois prospère, un peu d'or qu'on retirera ensuite. Ainsi que nous l'avons dit, nous sommes loin de critiquer ces artifices, qui ont pour but, -dans une industrie aussi exposée au grand jour que celle des mines d'or, et dont les résultats sont si fréquemment publiés, si passionnément (et souvent si inintelligemment) commentés, d'éviter les engouements excessifs comme les découragements sans cause; cependant, ils ont, comme on le conçoit aussitôt, deux inconvénients. D'une part, si, dans une mine très étendue, on peut, presque toujours, placer ses chantiers d'abatage de manière

à réaliser à peu près cette constance invraisemblable

(.4) Les analyses ou essais donnent, d'une façon constante, des résultats

supérieurs à ceux de la pratique; mais leur moyenne permet néanmoins de prévoir, dans une certaine mesure, le rendement industriel. L'existence de ces plans très détaillés, très manifestement sincères (sauf restriction occasionnelle sur la façon dont on procède aux prises d'essais qui en sont la base), la facilité avec laquelle on les communique aux visiteurs, ainsi que tous les livres de laboratoire par lesquels

on peut les contrôler, sont, pour le dire en passant, une des choses qui contribuent le plus à inspirer confiance dans le caractère général de la direction technique et industrielle des mines. (.4.) Large sébille en fer dans laquelle on met le minerai broyé, qu'on agite ensuite en y ajoutant de l'eau peu à peu jusqu'à ce qu'on ait fait sortir tout le quartz plus léger et gardé seulement la pyrite plus lourde avec l'or qui apparaît,

() La grande publicité à laquelle sont soumises les mines du TranSlvaal, les spéculations auxquelles elles donnent lieu et même le faible prix initial de leurs actions, qui les disperse entre les mains d'une foule de personnes non éclairées, imposent aux directeurs des mines de nombreuses sujétions, dont celle de régulariser ta teneur dans une mesure que la nature des gisements permet à peine, est peut-être la moins pré-

judiciable. Ce côté commercial des entreprises et le souci de faire rendre au capital engagé, non le maximum absolu de l'intérêt, mais le maximum dans le moindre temps occupent, on le sait, bien plus que le côté technique de l'exploitation, l'attention des ingénieurs anglo-

saxons, qui n'ont, en conséquence, bien souvent qu'une instruction minière assez rudimentaire.