Annales des Mines (1896, série 9, volume 9)
Page : Image 82
Révision de 12 janv. 2015 12:21:03, edited by Anonymes
156 1
DU TRANSVAAL
LES MINES D'OR
couche riche, en laissant de côté pour l'avenir les. couches.
pauvres (ce qui arrive, par exemple, quand elle ne dispose que d'une très petite batterie), la teneur apparente moyenne de ses minerais paraîtra plus .forte que dans la mine voisine oit l'on aura commencé .l'exploitation en grand de quelque reef relativement pauvre, comme le. .Main-Reef sur la Robinson, la Jubilee, etc., le- minerai de, ce dernier venant s'ajouter au minerai extrait des couches. riches ; d'une façon générale,. on dit dans le Rand, sous.
une forme un peu bizarre au premier abord et dont il ne faudrait pas exagérer les conséquences, .qu'augmenter le nombre des pilons d'une mine, a pour effet d'accroître la quantité d'or qui y est contenue, tout en 'diminuant la teneur de ses minerais. De même encore, si l'on fait un triage très complet, on aura une teneur plus forte à la
tonne broyée, mais se répartissant sur un nombre de tonnes moindre.. Cette observation s'applique également aux comparai-
sons que l'on peut établir entre les teneurs du minerai d'une même mine à diverses époques, et nous sommes sur-
pris que des esprits éminents,. sans doute faute de renseignements suffisants, n'en aient pas :tenu compte, lorsqu'ils ont cru pouvoir conclure, de la diminution des rendements industriels avec le temps, que les mines du Transvaal allaient en s'appauVrissant en profondeur.. Cette diminution des rendements résulte uniquement de ce que,.
les frais d'exploitation se réduisant de plus en plus ot les dimensions des batteries augmentant sans cesse, on est amené à extraire des minerais de plus en plus. pauvres, jusque-là négligés ce qui, naturellement, se
traduit par une diminution de teneur moyenne', niais aussi par une augmentation définitive de la production d'or.
Nous avons cherché à résoudre cette question des variations possibles de la teneur en profondeur, si importante pour l'avenir du Rand, et nous nous sommes heurté
157
précisément à cette difficulté que les -rendements pratiques, résultat d'un mélange de minerais de toutes provenances, ne donnaient aucun renseignement à cet égard.
Faute de mieux, nous avons étudié beaucoup de plans d'essai en les traduisant au besoin- en graphiques pour' les rendre plus parlants, et nous croyons pouvoir en conclure que les variations en inclinaison sont du même ordre que les variations en direction, c'est-à-dire qu'on. trouvera des zones pauvres et riches réparties Sans aucune
loi, mais qu'aucun indice: ne fait présumer (au moins dans. lés limites on les difficultés d'exploiter 'à de grandes
profondeurs forceront à se restreindre eu tous. cas) un appauvrissement progressif des Couches ,(*). Les apparences de variations suivant une loi théorique,
que l'on a cru pouvoir déduire d'observations ayant porté' sur Un champ trop restreint, disparaisSent dès qu'on étend davantage ses études. Et il en est de même pour la plupart Cles prétendues,: règles sur lesquelles on a prétendu se guider pour prévoir. l'existence de zones riches dans un sens ou dans l'autre. Parmi celles-ci, l'une des plus répandues- et des plus approximativement exactes est celle qui admet une cer-
taine relation de la teneur avec l'épaisseur du reef, un même reef étant d'autant plus riche (à la tonne de minerai) qu'il est phis mince.. On a même été jusqu'à dire que,.
dans un reef large, la quantité d'or totale était moindre que dans les parties étroites de la. même couche. Si ce dernier fait était réel (ce qui ne résulte pas de nos. observations personnelles), il faudrait sans doute en conclure que, dans ces parties larges, .on abat de grandes quantités d'intercalations gréseuses à peu près stériles et rejetées ensuite par un triage, dans lequel on doit perdre un peu d'or. (.) Nous avons déjà donné (pages 80 à 82) quelques chiffres à ce sujet.