Annales des Mines (1896, série 9, volume 9)
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LES MINES D'OR
réussi au Transvaal qu'il tend à détrôner peu à peu tous les autres. On a commencé, en effet, vers 1891, par l'appliquer timidement aux résidus de la concentrationou tailings, et -on_peut dire qu'à ce moment, en permettant d'extraire 20 p. 100 de l'or des minerais, jusqu'alors considéré
comme perdu, il a sauvé un grand nombre de mines prêtes à. sombrer; plus tard, on a eu l'idée de supprimer
la concentration même, et de soumettre à l'action da cyanure le minerai broyé aussitôt après son amalgamation ; aujourd'hui, c'est l'amalgamation qui va peut-être -succomber à son tour; car, depuis un an ou deux, on s'évertue à chercher le moyen de faire passer le minerai directement du broyage aux cuves de cyanure, tantôt en
conservant les pilons comme instrument de broyage, tantôt en leur substituant des cylindres ou d'autres appa-
reils. Le procédé nouveau, outre un léger avantage d'économie (*) et une plus grande sécurité contre les vols, semble surtout permettre d'extraire une proportion plus forte de l'or contenu.
.Nous ne pouvons songer à faire ici une étude complète de ce procédé si intéressant de la cyanuration, et nous nous abstiendrons notamment d'entrer dans les détails de son application ou de la construction des appareils oit on l'utilise (**) ; mais nous en rappellerons le principe et nous indiquerons rapidement les plus récents progrès. Quand le minerai broyé, sous forme d'une boue diluée entraînée par un conrant d'eau, s'écoule, à l'extrémité des plaques d'amalgamation, cette 'pulpe, ou lavée, retient (.) La dépense de mercure par tonne broyée n'entre guère que pour 0 fr. 01 sur un prix de revient total de 31 francs. (*) Nous renvoyons pour les principes aux intéressants articles de M. de la Bathie dans le Génie Civil de février 1895, ou à l'ouvrage d'Eissler : The eyanide process for the extraction of Gold (1895).
DU TRANSVAAL
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certaine quantité d'or qui a échappé pour une cause quelconque à l'amalgamation : or flottant, rouillé ou grossier (floating, rusty, coarse gold), or combiné avec un métalloïde, or emprisonné dans la pyrite, etc. La pulpe, soit après avoir été soumise à une concentration
_ une
aux frue vanners ou aux spitzlutten, soit directement, se rend alors dans des cuves de dépôt (settling), oit s'accumulent bientôt toutes les particules sableuses (tailings), tandis que -des -parties plus légères, argileuses, savonneuses (slimes) sont entraînées plus loin. Le traitement dont nous allons parler s'applique, jusqu'ici, uniquement aux tailings, qui représentent environ les 2/3 du minerai broyé ; -nous dirons en terminant avec quelles modifications on espère pouvoir bientôt l'adapter également aux slimes : ce qui constitue, pour l'avenir du Rand, une question de haute importance, puisque avec ces slimes
se perd actuellement, en moyenne, un dixième de l'or total.
Quand un minerai d'or est mis au contact du cyanure de potassium en présence de l'air, dans des cuves de dissolution (leaching "vats), la réaction élémentaire. qui se produit est la suivante 2Au
4KCy
-I- H20
2AuKCy2
2KHO.
Il se forme ainsi une dissolution de cyanure double d'or et de potassium, dont il est facile ensuite de précipi-
ter l'or, soit par le zinc (procédé Mac Arthur Forrest) soit par l'électricité, sur des couples plomb et fer (procédé Siemens et Halske). Quelques substances, désignées sous le nom de cyani-
cides, ont pour effet de détruire le cyanure de potassium et de gêner le traitement: ainsi les pyrites fines à demi oxydées et transformées en sulfates acides qui, si l'on n'ajoute à la liqueur un peu d'alcali ou de chaux,