Annales des Mines (1896, série 9, volume 9)
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ÉTUDE ADMINISTRATIVE
SUR LES MINES DE RANCHÉ
Je n'analyserai pas le règlement de 1833 en détail,
à prendre quelle qu'en soit la suite au point de vue de
mais je ne puis me dispenser d'en faire ressortir quelques points caractéristiques. Le préfet de l'Ariège est l'administrateur de Rancié : il taxe chaque année le prix du minerai, nomme les mineurs de l'Office, c'est-à-dire ceux des habitants auxquels il est permis de travailler à la mine, ainsi que les jurats il est l'ordonnateur, du fonds spécial. L'ingénieur en chef des mines de l'arrondissement minéralogique auquel appartient l'Ariège est chargé de la direction technique. -
la solidité des ouvrages. Il faut le reconnaître d'ailleurs l'habitude de dangers renaissants amène à les braver età en méconnaître souvent l'imminence ; plus ou moins, tous les mineurs en sont là. - Le règlement de 1731 avait eu beau dire : Arr. 10. Les jurats auront toute sorte d'attention pour laisser des piliers pour soutenir le minier, auxquels ils feront des marques pour que les minerons les reconnaissent, et leur feront défense d'y toucher. » Et le règlement de 1805 s'était en .vain ingénié à préciser encore davantage et à punir sé-vèrement les infrac-
Le titre II traite -des travaux et des précautions à
prendre dans leur exécution. Un fait bien caractéristique de la situation se révèle ici. On sait que, en général, dans'
tions. ART. 18.
Les piliers seront conservés d'aplomb, et leur épaisseur ne pourra être moindre que le tiers de l'espace compris entre eux ; ils seront marqués ostensiblement sur chaque face découverte; cette marque tiendra lieu de
Une mine, on considère rarement les parties éboulées comme fécondes. Quand, par suite de soutènement insuffisant,
-quelques parties viennent d'ici, de là, à s'effondrer, on condamne le quartier; -mi en interdit l'accès comme dangereux et tout est dit. A Rancie, l'effondrement du gîte
est devenu si bien la loi générale que faire ainsi, ce serait interdire la mine. Aussi lit-on avec un certain étonnement : Les travaux d'exploitation se divisent en ART. 5. deux classes : '1° ceux qui ont lieu sur la douche métallifère, 2° et ceux qui exploitent des massifs ou blocs de
minerai isolés dans les anciens chantiers (ou ateliers d'abatage) ou situés au Milieu des débris provenant de l'éboulement de ces chantiers.
Le § 2 de la seconde section du titre II est intitulé 'Exploitation clans les Éboulis. Et il ne s'agit pas là de dispositions rarement appliquées 'et édictées pour embrasser tous les cas. Il y a autant et plus de chantiers aux éboulis qu'a la roche en place. D'ailleurs, le mineur de Rancie ne résiste pas à l'attrait de démolir un pilier qui lui présente du beau minerai facile
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défense aux mineurs d'y arracher du minerai; et tout mineur qui enfreindra cette défense, ou qui effacerait la marque du jurat, sera cité devant le tribunal de police correctionnelle : en cas de récidive dans l'année ou si le délinquant a entamé un pilier jusqu'au sixième de son épaisseur, il sera dénoncé à M. le Procureur général impérial comme ayant attenté à la sûreté publique ; et, dans les cas ci-dessus exprimés, le- jurat de semaine qu aurait négligé de dresser son procès-verbal de délit sera dénoncé, au préfet, qui, le cas échéant, le fera poursuivre comme en étant le fauteur et le complice. » Tous les cas ne sont-ils pas bien prévus, et pouvait-on, après ces menaces terribles, redouter encore des imprudences? Voici la réponse. D'Aubuisson, qui a été ingénieur en chef des mines, de 1811 à 1840, à Toulouse, et qui a, comme on le sait, laissé des oeuvres durables et un nom estimé, écrivait en 1812, évidemment après sa première tournée. de prise de pos-