Annales des Mines (1896, série 9, volume 9)
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SUR LES MINES DE RANCIE
ETUDE ADMINISTRATIVE
on peut citer des événements tout récents où les choses se sont passées de cette façon (éboulements des 30 dé-
cembre 1881, 10 mai 1882, 5 décembre 1887, 27 et 28 février 1889). Il peut devenir rationnel de provoquer des éboulements, car le fait d'un éboulement en masse d'une partie du gîte de Rancié n'a pas toujours été un événement malheureux. L'exploitation aux éboulis est, on se le rappelle, tenue pour normale. Or, il est arrivé que, lorque la pénurie de chantiers se faisait sentir, certains piliers anciens dont la proxi-
mité était par trop dangereuse auraient, en s'écroulant, comblé les voeux de tout le personnel, en amenant à portée de la galerie de fond des blocs puissants. Là, empâtés dans le stérile, faisant, au bout de quelques années, corps avec lui, ils seraient venus constituer à la portée du mineur des richesses nouvelles auparavant inaccessibles, et dans un état tel que l'ouvrier aurait su les aborder. Toutes les personnes qui ont visité les travaux dont je parle connaissent
l'Entonnoir des Grottes. Quand on aborde latéralement ce vide immense, on est véritablement saisi. Sur une voûte naturelle faite de minerai encore en place qui la surmonte, reposent des masses énormes d'éboulis. 011 considérerait
comme tout à fait heureux qu'elle vint à crever; en raison d'une sorte d'éperon de calcaire solide qui protège la galerie de roulage, on peut légitimement espérer que celle-ci ne serait pas compromise, et l'on aurait la possibilité d'enlever de ce vide, alors rempli, beaucoup de .bon minerai. On a cherché même, en 1886; à provoquer cette chute en masse, et l'absence de simultanéité dans la .déflagration des coups de mine à la dynamite qui avaient
été préparés, paraît avoir été la cause de l'insuccès de l'opération. Ce qui est vicieux, ce n'est donc pas ce foudroyage appliqué sur une échelle immense, c'est le système séculaire qui l'a rendu possible et rationnel ; c'est le gaspillage élevé à la hauteur d'une méthode.
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Institution d'un, conducteur chef des travaux. règlement de 1833 institue, sous les ordres de l'ingénieur des mines, un conducteur des travaux payé sur le fonds spécial et chargé de toutes les mesures d'exécution ordonnées par l'ingénieur ; il réside sur les lieux, lève les plans, commande les jurais, etc.. On sentait le besoin d'en im-
poser aux mineurs par cette émanation supérieure de l'autorité. Mais elle était encore insuffisante, comme la suite l'a démontré. Il est intéressant, du reste, de remar-
quer que sa 'création n'était pas tout à fait une innovation. On 'peut voir, en effet (*), une délibération des consuls de la communauté de Vicdessos, en date du 16 octobre 1740, nommant pour inspecteur des mines un sieur Jean Delpy. Les articles 31 à 60 réorganisent fortement sur le papier au moins l'institution des jurais. Ceux-ci sont au nombre de cinq, nommés pour cinq ans suivant une procédure compliquée. Ils sont assermentés. Leurs attributions de police et de surveillance technique sont détaillées avec une minutie excessive. Chaque soir, ils doivent se réunir. Amende de 5 francs, doublée en cas de récidive,
en cas d'absence non reconnue légitime. Un secrétaire nommé par le préfet leur est adjoint. Ils feront le rapport des circonstances remarquables qui se seront présentées, des dangers observés, des contraventions relevées. Ils délibèrent sur ces divers objets, et le secrétaire consigne sur un registre à ce destiné le résultat de leur délibération.
Le titre III traite des mineurs. Le nombre en est déterminé, d'après les besoins, par le préfet, et la liste en est arrêtée par lui. Les mineurs étaient autrefois propriétaires du minerai abattu ; ils deviennent, pour ainsi (lire, des fonctionnaires. Ils sont (.) RAYMOND BARBE, Recueil des Titres authentiques, etc., p. 37.