Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1896, série 9, volume 9)

250

ÉTUDE ADMINISTRATIVE

SUR LES MINES DE RANCIÉ

tous changements. Et cela se comprend . bien : que leur importait, en effet, au moins à six d'entre elles ? Conces-

rappelle. la Commission syndicale nommée en 1867. Il sembla qu'elle pourrait être le rouage souhaité pobr amener l'accord

sionnaires pour la forme, sans relations avec les mineurs et les mines, pourquoi ces communes auraient-elles engagé leurs responsabilités en appuyant des. Changements dont l'influence ne pouvait les toucher ? On voit ici «nubien

entre les cernrrkunes et la population. On en ferait renommer les membres, elle donnerait son avis sur une refonte générale du règlement, et l'on pouvait espérer avoir assez

étaient justes les vues du Conseil général des Mines, lorsque, dans la préparation de l'ordonnance de 1833, il s'élevait contre cette solution artificielle de donner la concession aux communes. Je n'aurais pas parlé de cette tentative mal venue, si je n'avais à mentionner, à son propos, un détail piquant qui

peint bien les rapports des mineurs avec les maîtres de forges, soit quand ils leur faisaient la loi, alors que ceux-ci étaient nombreux, soit quand, n'ayant plus en face d'eux qu'un seul établissement et quelques magasiniers dont ils dépendaient, ils étaient obligés d'en passer, pour les prix, par toutes les conditions qu'imposaient ces derniers. L'ar-

ticle 79 ordonne 'que les jurats veilleront à ce que les mineurs ne vendent pas le minerai au-dessus du prix fixé par la Commission. La modification proposée à cet article consiste simplement à remplacer au-dessus par au-dessous. Un seul mot changé, que dis-je ? une seule lettre ajoutée accuse le renversement de la situation.

Sept années se Nouvelle tentative de rénovation. passèrent encore. Les personnes qui, à des titres divers, s'occupaient de Rancié 'avaient pour la plupart changé, soit dans le service local, soit dans le service central, et comme ces problèmes irritants auxquels on revient sans cesse, la

question de Rancié se dressait toujours, véritable sphinx administratif. Une nouvelle campagne fut décidée. Il importait avant tout de se prémunir contre ce qui avait jusqu'alors fait échouer les précédentes : le défaut d'en-

tente entre les intéressés nominaux et effectifs. On se

'251

d'action persuasive sur elle pour qu'elle n'entravât point l'action de l'Administration centrale. Ainsi fut fait. Quant à la refonte en elle-même, on pensa qu'il était indispensable de faire connaître l'esprit dans lequel elle devait être abordée-.

Esprit dans lequel le règlement général de 1833 devait être modifié. On a vu plus haut que, dès 1843, François n'avait trouvé de remède à la situation qu'en augmentant la main-mise de l'Administration sur la direction de l'affaire Que telles fussent les idées en cours à cette époque reculée, avant l'abolition de l'affouage, cela n'est pas pour étonner ; mais l'on savait qu'a l'époque actuelle elles avaient encore des représentants sur les lieux ; certaines personnes ne reculaient pas devant la pensée de voir les ingénieurs de l'État exploiter commercialement Rancir et, par suite, de-

venir les concurrents, sur les marchés, des autres mines de fer surveillées par eux dans les limites exclusivement techniques que comportent leurs attributions ordinaires. C'est pourquoi, par deux lettres adressées au préfet du département, les 19 mai 1890 et_ 29 janvier 1891, les vrais principes furent nettement posés par l'Administration

centrale. Loin d'entrer plus avant dans les affaires de Rancié, le Gouvernement devait s'en dégager le plus qu'il lui Serait possible. Ici, comme partout, le salut devait être dans la liberté créatrice des initiatives et des responsabilités, cette liberté pouvant et devant être sagement réglée pour tenir compte des anciens privilèges 'dans une convenable mesure et éviter un saut brusque dans l'inconnu. La gestion de l'affaire serait donc remise à une Commission