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LE FORMÉNOPHONE DE M. nAuny

que 10 millièmes d'acide carbonique masqueraient 12 millièmes de grisou, et que 20 millièmes de vapeur d'eau produiraient sur l'appareil Hardy le même effet que 17 millièmes de grisou. Il est juste de dire que l'inventeur s'est préoccupé, dès le début, de faire disparaître ces causes (l'erreur. C'est ainsi que, dans les expériences faites, en décembre 1894,

devant la Commission de l'Académie des Sciences, les deux gaz étaient dépouillés de. l'acide carbonique qu'ils pouvaient contenir en quantité inégale, saturés d'humidité, et portés enfin à la même température ; et il ressort de la lecture du rapport de la Commission que les précautions prises par l'inventeur ont été j tigrées suffisantes, les nombres de battements observés par les membres de la Commission

ayant été trouvés conformes aux résultats calculés avec la formule théorique, n

N

d) x.

Il est vrai que, quelques mois plus tard, en avril 1895, à la réunion mensuelle de la Société de l'Industrie Minérale de Saint-Étienne, M. Rateau, après avoir établi la formule générale dont nous avons parlé plus haut, a semblé reprocher à_ l'inventeur de n'avoir pas tenu suffisamment compte des trois causes d'erreur en question. Mais M. Rateau ne connaissait à ce moment-là l'appareil Hardy que par une communication fort incomplète faite, à la même réunion, par M. Pillez ; et le rapport de la Commission de l'Acadé-

mie des Sciences ne lui était probablement pas tombé sous les yeux. A la séance du 24 janvier 1896 de. la Société des Ingénieurs civils de France, M. Hardy ayant exposé le principe de son appareil, M. Corniot (*), professeur d'exploi(*) Procès-verbeux des séances de la Société des Ingénieurs Civils France, 1896, p. 39.

RAPPORT A LA COMMISSION DU GRISOU

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tation des mines à l'Ecole Centrale des Arts et Manufactures, a réitéré les objections de M. Rateau, en s'appuyant sur les résultats des calculs de ce dernier. Mais, comme M. Rateau, M. Couriot n'avait évidemment point vu fonctionner l'appareil Hardy, et n'avait pas eu connaissance du rapport de la Commission de l'Académie des Sciences. Ses objectiOns, qui sont purement théoriques, n'auraient de valeur que si M. Hardy n'avait pas cherché à égaliser les températures et à supprimer l'influence perturbatrice de l'acide carbonique et de la vapeur d'eau. Réduites a leurs termes essentiels, les Conclusions de la Commission dé l'Académie des Sciences ont été les suivantes: « La sensibilité de la méthode est suffisante : on pour« 'rait probablement l'accroître encore un peu. -

«

Il est un perfectionnement que les membres de la

Commission ont spécialement recommandé, ce serait de disposer l'appareil de telle sorte que .chaque battement p-ût (au moyen d'un relai électrique, par exemple) développer un effort mécanique capable d'actionner un enre-

gistreur. La sécurité des mineurs serait, en effet, singulièrement améliorée, si les ingénieurs et le mécanicien préposés aux ventilateurs voyaient se tracer sous leurs

yeux un diagramme représentant à chaque instant la proportion de grisou dans les chantiers dangereux (*). » Conformément à cet avis de la Commission de l'Académie des Sciences, M. E. Hardy, renonçant, pour le moment du moins, à combiner son appareil de façon à le rendre

portatif, y a ajouté un appareil enregistreur. Il a également modifié quelques détails, en vue d'augmenter la sen-

C'est l'appareil ainsi perfectionné qu'il a mis sous les yeux de la Commission du Grisou, et c'est sur cet appareil (*) Comptes rendus de l'Académie des Sciences, t, CXX, 81 février 1895.