Annales des Mines (1896, série 9, volume 9)
Page : Image 304
Révision de 27 janv. 2015 23:35:26, edited by Anonymes
601
LE FORMENOPHONE DE M. HARDY
RAPPORT A LA COMMISSION DU GRISOU
.en verre, à l'abri de la poussière et des mains inexpéri-
Il faut ajouter les accidents inévitables .: les chocs qui peuvent détériorer un appareil délicat, et qui sont toujours à prévoir dans le transport à travers les galeries ou dans le passage aux recettes; les ruptures du circuit électrique; les fuites de la conduite d'air comprimé, ou d'eau sous pression, alimentant le petit moteur. Il faut ajouter encore la difficulté, pour ne pas dire l'impossibilité, de réparer sur
600
mentées, et l'on cite des appareils analogues qui marchent régulièrement pendant des années sans exiger la moindre réparation. Mais LII est évident que les autres conditions ne reste-
raient pas longtemps réalisées clans la mine ; que les tuyaux, bien que métalliques, se dérégleraient assez vite;
que l'attaque de la ligne par l'air chaud ou par les eaux acides ferait varier l'intensité du courant de la pile ; que le style et la vis, altérés, l'un par l'hydrogène sulfuré, l'autre par l'oxydation; et secoués, d'ailleurs, par des vibra-
tions très fréquemment _répétées, ne demeureraient pas dans l'état voulu potir le réglage ; que les surfaces du style
et de-la vis se terniraient rapidement, offrant ainsi au .passage du courant une résistance croissante ; que la membrane du résonnateur se chargerait très vite d'une couche
de poussière et que, en rétrécissant les ouvertures, la poussière ferait varier la hauteur du son rendu par le tuyau à air grisouteux; qu'enfin l'air témoin se chargerait peu à peu de grisou par- endosmose. Il faudrait donc très souvent, et, sans doute, plusieurs fois par mois, remonter l'appareil chanteur au jour pour
le remettre en ',bon état et le régler à nouveau. Cette
.
remise en état et ce réglage ne pourraient, d'ailleurs, être confiés qu'a un agent instruit, intelligent et sûr. Pour être convaincu de la nécessité -de très bien choisir cet agent, on n'a qu'à remarquer que l'appareil doit être réglé à la température même du point. de la mine mi il sera placé.
Négliger cette surveillance rigoureuse et ce réglage périodique de l'appareil chanteur, ce serait diminuer la sensibilité de la méthode dans une proportion inconnue. Or, toute indication que l'on enregistre, et qui reçoit, par là même, un Caractère en quelque sorte officiel et définitif, doit être absolument sûre. Si l'on doute de son exactitude, il vaut mieux ne pas l'enregistrer.
place l'appareil chanteur, dans le cas oit il aurait été endommagé ; et enfin le haut prix de l'appareil. Il faut aussi tenir compte de cette considération que l'installation du forménophone dans une mine s'ajouterait à toutes les installations déjà faites, à toutes les mesures déjà prises pour la surveillance du grisou, sans permettre la suppression d'aucune de ces *installations, d'aucune de ces mesures. Après, comme avant, il faudrait des contrôles à la lampe Chesneau, et des prises d'air, et des analyses, puisque le forménophone ne pourrait pas aller partout. On
voit donc que 'l'adoption du forménophone n'irait pas sans entraîner d'assez fortes dépenses, même si l'on se. contentait d'Un seul appareil, et sans créer une assez grande sujétion. Malgré. toutes ces objections, nous n'hésiterions pas à recommander l'emploi du forménophone, si l'on ne possé.
dait pas des moyens très simples, très pratiques et en même temps très rigoureux de dosage du grisou. La plupart des mines françaises font un usage journalier de la lampe `Chesneau et de l'appareil de dosage par les limites d'inflammabilité; elles sont donc en état d'étudier, de la façon la plus précise et la plus détaillée, .les variations de
la teneur en grisou aux points intéressants des retours d'air. Comme nous le disions tout à l'heure, c'est dans la possibilité d'un enregistrement de ces variations que réside vraiment la supériorité de la méthode Hardy. Mais encore
ne faut-il pas s'exagérer l'importance de Cet enregistrement. Ce que nous avons dit plus haut du retour d'air