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APPLICATIONS GÉOLOGIQUES

DE LA SPÉLÉOLOGIE

_des évents d'eaux profondes. (N'a-t-on pas mêmeété jusqu'à traduire ainsi le mot aven qui, d'après M. Daubrée (*), paraît venir bien plus naturellement du celtique avain,, ruisseaux, en bas-breton atven?) Mais elles ne suffisent pas -. pour la justifier ; et leurs dispositions intérieures la condamnent complètement ; elles contiennent presque toutes des cloisons intermédiaires et des corniches (ou redans), que la force éruptive interne eût certainement emportées et nivelées. Si la plupart de ces tuyaux sont bouchés au fond, c'est souvent par les matériaux qui y sont tombés depuis des centaines de siècles ; quelques-uns sont greffés sur de vastes cavernes en pente douce oh circulent encore parfois les crues de- rivières souterraines (Rabanel et Kaena-Jamna).; il en est de même de beaucoup d'autres puits naturels maintenant connus : Trébiè (Istrie 322 mètres), PadriC (Istrie ; 270 mètres), GradisniCa (Carniole ; 225 mètres), BasSovizza (Istrie ; 205 mètres), Viazac (Lot ; 155 mètres), la Bresse (Aveyron ; 133 mètres), Hures (Lozère '130 mètres), etc., qui, non seulement communiquent avec des grottes; nullement verticales, mais encore sont formés

surées. Si le puits supérieur était une cheminée geysérienne, pourquoi donc serait-il brusquement prolongé par une galerie en pente douce ? Enfin; de savants géologues (*) ont Terra Rossa. contribué à faire abandonner l'hypothèse de d'Omalius d'Halloy, en démontrant que l'argile rouge (terra rossa du Karst), dite sidérolithique, n'est que la « cendre inso-

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d'une série de bouteilles superposées, indiquant nettement l'action des eaux superficielles engouffrées et 'tournoyautes; je me suis trop étendu, dans mes précédentes publications, sur cette véritable origine de la plus grande partie des puits naturels, pour y insister de nouveau ici. Il suffira de retenir que, si ceux qu'on n'a pas trouvés obs-

trués par des matériaux de transport aboutissent tous à des galeries développées surtout dans le sens horizontal, c'est uniquement parce que l'eau perforante a dû changer son mode de descente, en atteignant des couches de terrain imperméable ; au contact des formations argileuses, elle a remplacé la chute verticale par un écoulement dans le sens du pendage, à la base des roches perméables fis-

luble du calcaire » (Mojsisovics), le résidu de la « décalcification)> (Munier-Chalmas) des roches calcaires, débar-

rassées- de leur carbonate de chaux par la. corrosion, ou action chimique des eaux météoriques acidulées. Cette cendré n'a rien d'éruptif; son origine est purement hydrologique.

Je viens d'empiéter sur ce que j'aurai à dire bientôt des abîmes ; mais la réfutation de la théorie geysérienne rentre bien dans l'étude de l'origine des cavités du sol ; de plus, j'ai établi ainsi que l'allure des eaux thermales remontantes et leurs effets sur les cassures n'ont pas pu, jusqu'à présent, être examinés pratiquement; les travaux de mines euxmêmes n'ont guère permis que des conjectures théoriques.

Je reviendrai sur ce sujet dans la troisième partie du présent mémoire. ÉTUDE DES EAUX DANS LES CAVERNES.

Au contraire,

les eaux d'infiltration ordinaires ont pu être atteintes et étudiées matériellement, jusqu'à un peu plus de 300 mètres au-dessous de la surface du sol (à la Kaèna-Jama ,

305 mètres, et à Trébié, 322 mètres ; V. ci-dessus). Et le principal résultat des. explorations faites en France et en Autriche, depuis dix ans, a été justement de faire mieux connaître « les dispositions indéfiniment variées par lesquelles les lithoclases déterminent et dirigent la circu(*) Fuchs, Neumayr, Leenhardt, Van den Broeck, Diener, Cvijie, etc.

(*) Eaux souterraines, 1, p. 297.

V. Les Abimes, p. 519.