Annales des Mines (1896, série 9, volume 10)
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APPLICATIONS GÉOLOGIQUES
DE LA SPÉLÉOLOGIE
de beaucoup. Comment expliquer sans cela les énormes dénivellations, les considérables ascensions d'eau que l'on a observées dans des puits tantôt absorbants, tantôt jaillissants, comme les Sauglôcher de Zirknitz et le puits Trebiê (Istrie ; profondeur, de la Brême (Jura), 322 mètres), où l'on a vu la rivière souterraine s'élever de 119 mètres en octobre 1870 et de 96 mètres aux Vitarelles (Lot ; profondeur, le 30 octobre 1895 à la 85 mètres), quelquefois à moitié pleines d'eau ; Mazocha (Moravie ; profondeur, 136 mètres) oit l'eau aux turloughs d'Irlande ; monte de 30 à 35 mètres, etc. ; à la Kaéria Jama (Istrie).
sition permet d'espérer que, dans beaucoup de cas, il suffirait sans doute, pour dépasser l'obstacle d'un siphon et retrouver l'espace libre au delà, de percer quelques mètres de roche normalement aux plans des diaclases ou fissures utilisées par l'eau (*). Cela permettrait même peut-être de
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Issues des eaux. Sources. 30 Le mode de sortie des eaux souterraines sous forme de sources ne nous arrêtera pas non plus bien longtemps. Il est établi maintenant que, presque
partout, le parcours des rivières souterraines des terrains fissurés est entravé par des siphons naturels ; ils se manifestent sous la forme de voûtes mouillantes, c'est-à-dire de murailles rocheuses immergées dans l'eau sur une profondeur et une épaisseur variables, généralement impossibles à déterminer. Ces siphons, véritables vannes fixes, de section restreinte, régularisent dans une certaine mesure le débit den eaux souterraines, qu'ils retiennent pour partie dans les réservoirs on espaces libres situés en amont. Sources vauclusiennes. - On a donné le nom de sources
vauclusiennes aux fontaines des terrains fissurés qui, comme Vaucluse, jaillissent directement d'un tel siphon. J'ai expliqué déjà (*) comment l'emploi de ce terme, à titre générique, n'est pas justifié, et j'ai donné les plans et coupes d'un certain nombre de siphons que j'ai trouvés
rendre plus efficace le rôle de régulateurs dévolu à ces rétrécissements sous-aqueux, si, connaissant leurs figure èt dimensions exactes, on pouvait, par quelques travaux artificiels, les transformer en vannes mobiles et les asservir ainsi complètement à divers besoins économiques.
Le plus curieux siphon, à ce point de vue, est celui que j'ai découvert à la source de Marble-Arch, le 16 juillet 1895 (**) ; la source aérienne de la Cladagh, l'orifice ou tête d'aval du siphon se trouve- à moins de 5 mètres de distance du dernier bassin souterrain, ou tête d'amont ; la roche compacte, sous laquelle l'eau filtre,
n'a pas 5 mètres d'épaisseur ; l'eau passe par quelque joint entre deux strates qui n'ont pas encore été emportées
par le courant nulle part je n'ai constaté, jusqu'à présent, une aussi faible solution de continuité dans le fil souterrain de l'eau, une aussi petite distance entre les
deux surfaces libres du vase communiquant. Cela prouve
péremptoirement que le bloc de rocher ainsi laissé en place entre deux diaclases, et immergé dans l'eau, où il s'enfonce comme un tenon dans une mortaise, peut très bien faire siphon >avec une fort médiocre épaisseur. Il est
vrai que les bassins formés de part et d'autre de ces siphons peuvent atteindre une respectable profondeur. J'ai trouvé 9111,50 à la source Saint-Georges, près Meyraguet
(Lot); 6 mètres au fond de Padirac ; 6 mètres à l'Écluse (Ardèche); 13m,50 à ki Foiba-di-Pisino (Istrie) ; etc. M. Marinitsch a mesuré 13 mètres au lac de la Mort,
désamorcés. J'ai signalé aussi divers siphons -dont la dispo(*) Les Abhnes, p. 553,
(*) Comptes rendus de l'Académie des Sciences, 18 mai 1896. (**) V. Annuaire du Club alpin français pour 1895.