Annales des Mines (1896, série 9, volume 10)
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SUR LES VARIATIONS OBSERVÉES
Suivant la première, le phosphate de chaux aurait été
déposé par des sources thermales venues de la profondeur et remplissant les crevasses ouvertes dans le terrain jurassique, comme cela s'est produit dans les fentes du granite, des schistes et des calcaires dévoniens pour les gîtes de l'Estramadure. Mais il est difficile d'admettre une assimilation entre ces deux sortes de gîtés, si l'on se reporte aux observations faites plus haut sur la teneur en fluor, à la fois très faible et très variable, des phosphorites du Quercy, et si on la compare à la teneur toujours élevée et absolument régulière pour un même gîte, non seulement des apatites 'cristallisées, mais aussi des apatites fibreuses et concrétiomiées, comme celles d'Espagne qui ont le plus d'analogie d'aspect avec les phosphorites proprement dites. On a, d'ailleurs, fait valoir aussi contre l'hypothèse de hydrothermale, la disposition des gîtes du Quercy en poches ou entonnoirs qui semblent fermés vers le bas. On a signalé dans le même sens la présence de
galets tombés de la surface et indiquant que les fentes étaient restées béantes à l'époque du dépôt des phosphates. -On doit enfin tenir compte de l'observation importante consignée par Dieulafait dans les termes suivants : « Les phosphorites sont toujours incrustées sur le sol des galeries et des poches, jamais au plafond » (*). M. H. Lasne a, de même, remarqué dans un gîte de phosphorites 'en
Andalousie que le minerai s'est déposé en stalagmites, exclusivement au mur des filons où on l'exploite, tandis qu'a la' paroi- opposée, c'est-à-dire au toit de ces mêmes fentes inclinées, s'observent uniquement des stalactites calcaires (**).
DANS LA COMPOSITION DES PHOSPHATES
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rites à l'action des eaux de surface. Ces eaux se seraient chargées d'acide carbonique et, en Même temps, de phosphate de chaux au contact des matières végétales et animales en décomposition; filtrant ensuite à travers un
sol plus ou moins perméable et léchant les parois rocheuses des fentes ouvertes dans le calcaire jurassique, elles les auraient peu à peu corrodées, en laissant insolubles les parties argileuses et ferrugineuses du calcaire, elles auraient ainsi abandonné peu à peu les concrétions phosphatées sous l'influence de phénomènes souvent répé-
tés de concentration et d'évaporation. Il n'y aurait alors rien que de naturel dans la présence d'ossements et de galets entraînés pendant cette longue période de temps vers des crevasses encore béantes. On pourrait attribuer la présence du fluorure en quan-
tité faible et variable dans les phosphorites, soit à la dissolution de phosphates primitivement sans fluor ou fluorés d'une manière inégale, soit à la fixation sur le phosphate en voie de dépôt de traces de fluorure empruntées aux terrains traversés par les eaux d'infiltration. Ainsi les différentes circonstances observées dans les gîtes du Quercy trouvent une explication plausible dans la théorie du dépôt des phosphorites par les eaux venues de
la surface et non pas venues de la profondeur, comme celles qui ont produit les gîtes filoniens véritables. Nous allons voir que la même théorie s'applique sans
difficulté à d'autres gîtes, notamment à ceux des phosphorites du Gard, de l'Hérault, de l'Oranais, etc. Phosphorites du Gard.
La seconde hypothèse attribue le dépôt- des phospho(*) Comptes Rendus, t. XCV111, p. 843. (**) Communication verbale.
Il existe dans le Gard, comme dans le Lot, le Tarn-etGaronne et l'Aveyron, des gîtes de phosphates concrétionnés remplissant des crevasses ou des poches au milieu de