Annales des Mines (1896, série 9, volume 10)
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SUR LES VARIATIONS OBSERVÉES
DANS LA COMPOSITION DES PHOSPHATES
Les indications, malheureusement trop vagues, que je pus obtenir sur le gisement de ce phosphate, me font supposer que son origine doit être attribuée, comme dans
tion des produits dissous sur les terrains traversés ou 'encaissants, peuvent aussi avoir donné naissance à une certaine quantité de phosphates tricalciques, bicalciques ou alumineux, suivant la théorie exposée par M. Armand Gautier. Mais ces phosphates ne sont pas ou sont très peu fluorés, parce qu'ils ont pour origine des substances a peu près dépourvues de fluor.
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les cas précédents, au lavage par les eaux de pluie de quelque abondant dépôt de guano et à la réaction des dissolutions sur les matériaux du sol sous-jacent. Conclusions.
Résumons. en peu de lignes les observations faites, d'après l'étude des divers gisements de phosphorites, sur le mode de formation de ces substances. On savait déjà qu'elles ont toujours été produites par dissolution et dépôt ultérieur des matières qui les composent. Il ne nous semble pas que ce dépôt puisse être attribué
à des eaux minérales venues de la profondeur, dont le régime régulier ne permettrait guère d'expliquer la teneur
en fluor souvent très faible et très irrégulière des phosphorites. A notre avis, c'est exclusivement pour les apatites cristallisées ou en masses cristallines ou fibreuses, qu'il y a lieu de croire à l'intervention de phénomènes éruptifs ou de sources thermales. La production de phosphorites plus ou. moins fluorées peut être expliquée souvent par l'action d'eaux douces sur des phosphates sédimentaires ou sur des ossements fossiles ; la teneur en fluor peut, d'ailleurs, n'être pas restée la même dans les phosphorites que dans les phosphates primitifs, à raison des gains qui ont pu se produire pendant la filtration des eaux phosphatées au travers du sol. La décomposition de matières organiques, d'origine animale ou végétale, contenant du phosphore, leur transformation sous l'influence de ferments oxydants et la réac-
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PHOSPHATES SÉDIMENTAIRES.
On ne s'était guère occupé, jusqu'à ces dernières
années, de déterminer la
teneur en fluor des. phosphates sédimentaires non plus que des phosphates concrétionnés. Quelquefois seulement on cherchait à constater la
présence ou l'absence du fluor par des essais qualitatifs, que la présence de la silice rendait au moins douteux. M. Charles Delattre fut des premiers, dans son Étude sur les gisements français de phosphate de chaux (1882) , à tenter de faire le dosage du fluor et à calculer la quantité de fluorure de calcium correspondante,. pour la faire figurer dans le tableau de la composition des
phosphates. Malheureusement, les procédés de dosage manquaient alors
(l'exactitude, et les résultats trouvés étaient trop incertains pour éclairer véritablement la question des phosphates (*).
d'origine
Plus récemment, M. Henri Lame, grâce à des analyses exactes et à l'examen très soigné des gîtes qu'il décrivait, put faire des rapprochements intéressants et présenter des idées nouvelles sur l'origine des phosphates de chaux sédimentaires.
(*) C'est ainsi que, dans la brochure de M. Delattre, fort intéressante sous bien des rapports, certaines phosphorites du Quercy figurent avec une teneur en fluor plus élevée que les nodules des sables verts Ardennes, tandis que leur teneur réelle est incomparablement des plus Tome X, 1896.
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