Annales des Mines (1896, série 9, volume 10)
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SUR LES VARIATIONS OBSERVÉES
mettent aujourd'hui de faire sur son origine des hypothèses plausibles. On sait, par les travaux micrographiques de M. Cayeux, 1
que la craie du nord de la France a dû se déposer dans des eaux peu profondes et à une assez faible distance des rivages. La craie phosphatée occupe, au milieu des craies sénoniennes, des zones limitées, qui, d'après M. de Mer-
cey, affectent la forme de vastes lentilles, ayant 15 à 20 mètres d'épaisseur et présentant une largeur de 200 .ou 300 mètres, tandis que leur plus grande dimension peut atteindre 1.000 mètres.
M. de Mercey a attribué cette disposition en lentilles de la -craie phosphatée à la pénétration de la craie ordinaire par des eaux de sources thermo-minérales. Mais on la conçoit mieux encore comme un dépôt de la mer sénonienne, localisé au voisinage des côtes..
Les lentilles de craie phosphatée peuvent, en effet, correspondre à des bas-fonds ou à des lagunes, dans les-
quelles les vagues auraient accumulé des débris organiques mêlés aux granules calcaires de la vase à globigérines (*). Les eaux de la mer, qui, tantôt noyaient ces dépôts, tantôt, par suite du reflux de la mer et de l'évaporation subie, se concentraient autour d'eux, devaient naturellement en modifier la nature. C'est ce que nous apprennent, en effet, les recherches micrographiques de MM. Schlumberger,, Stan. Meunier, Termier, Renard et Cornet. Elles ont montré que la craie phosphatée diffère de la craie ordinaire par l'existence de petits débris organiques phosphatisés, tels qu'os et écailles
de poissons, moules de foraminifères, etc., mêlés aux granules calcaires. Une partie des grains sont exclusivement composés de phosphate de chaux ; d'autres ont un noyau crayeux entouré d'une pellicule de phosphate cris(*) RENARD et CORNET; Bail. de la Soc. géol., 1891, p. LVI.
DANS LA COMPOSITION DES PHOSPHATES
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tallin, qui donne la croix noire entre les "licols croisés, comme l'apatite et quelques phosphates concrétionnés.
En réalité, ce ne sont pas de simples phosphates de chaux qu'on observe dans cette craie, mais bien des phosphates fluorés. Le fluorure de calcium a dû être emprunté aux eaux de la mer et sa fixation sur le phosphate
de chaux a pu s'opérer dans la même période de temps que la fixation du phosphate de chaux sur les restes organiques; mais elle a pu aussi se continuer pendant un temps plus long. Elle devait avoir pour terme moyen la formation d'un composé voisin du fluophosphate normal ou apatite; mais ce degré de fluoration pouvait, comme nous l'avons expliqué plus haut, se trouver parfois un peu dépassé, dans l'ensemble du minerai, par: suite de la formation de fluorure de calcium à côté du fluophosphate. L'analyse des phosphates de la craie montre, en effet, que la teneur en fluor est assez seuvent supérieure à celle de l'apatite. 10 Sables phosphatés. J'ai trouvé les résultats suivants pour l'analyse élémentaire et la composition calculée d'un .phosphate sableux (LXXVI) exploité à Noeux, canton d'Auxy-le-Château, arrondissement de Saint-Pol (Pas-de-Calais). Acide phosphorique .. 28,43 Acide carbonique .... 4,18 Ac. sulfurique, chlore traces Fluor 2,93 Chaux Magnésie
Oxyde de fer, alumine Argile, silice Perte au feu
42,47 0,73 6,11 9,73 6,10
Ca3P208 CaF12 CaCO3 MqCO3
Al203, Fe203
Si02, argile
Eau, mat. org
62,06 6,16 7,68 1,53 6,11 9,73 6,10
99,37
100,68
On a donc, pour la relation de l'acide phosphorique et