Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1896, série 9, volume 10)

SUR LES VARIATIONS OBSERVÉES

DANS LA COMPOSITION DES PHOSPHATES

elle est souvent assez friable pour s'écraser entre les

une puissance continue de 50 à 60 mètres. Il a constaté aussi que leur teneur naturelle et leur état sableux permettent de les amener aisément, par lavage, à contenir

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doigts.

Elle est formée de petits grains phosphatés à patine

brune et brillante et d'écailles vertes nombreuses ressemblant à certaines glauconies, le tout plus ou moins agglutiné par un ciment calcaire, qui lui donne, lorsqu'il est abondant, l'aspect de la craie grise ou du tuffeau de Ciply. On y trouve aussi de très petits grains anguleux de quartz et une proportion notable de silice hydratée, soluble aux

alcalis, enfin une quantité très grande de débris organiques, tels que dents, ossements et coprolithes, comme dans les

marnes feuilletées. Nous ne nous occuperons pas des gîtes crétacés, dont

les uns appartiennent à l'étage du gault, les autres à l'étage sénonien, aucun d'eux ne paraissant susceptible d'exploitation dans les circonstances actuelles. Les gîtes situés à la base des terrains éocènes, dans l'étage suessonien, sont, au contraire, certainement appelés à prendre une place très importante dans la production des engrais minéraux, lorsque l'existence de voies ferrées; les reliant à la mer, permettra l'exportation de leurs produits en Europe. C'est dans le sud-ouest de la Régence que se trouvent les amas de phosphates les plus étendus et les plus riches. Il faut citer en première ligne ceux qui bordent la chaîne montagneuse du Djebel-Tseldja, située à l'ouest de Gafsa, chaîne qui doit son relief à un plissement du terrain crétacé, tandis que les couches éocènes, qui le recouvraient, se sont rompues et redressées presque verticale-

ment au nord et au sud de la crête centrale. Ces gîtes

ont été découverts par M. Thomas. M. Mercier, contrôleur dit service des Mines de la Régence, a constaté qu'ils s'étendent, presque sans aucune interruption, sur tout le versand sud de la chaîne, entre le Djebel-Stah et l'oasis de Chebika, sur plus de 50 kilomètres de longueur et avec

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plus de 62 p. 100 de phosphate tribasique.

Sur le seul versant méridional de la chaîne, qui est d'ailleurs la zone la plus importante, le cubage du minerai en vue, estimé à son minimum, a indiqué plus de 3 millions de mètres cubes, correspondant à plus de 5 millions de tonnes de phosphate enrichi par lavage. Encore n'a-t-

on tenu compte, dans cette évaluation, ni des marnes phosphatées, ni des portions calcaires oh la teneur brute a été trouvée inférieure à 52 p. 100 de tribasique et qui ne sont pas jugées exploitables pour le moment. Les autres gîtes tunisiens reconnus les plus dignes d'attention sont les suivants 1° Ceux du Khanguet Jellabia et du Djebel-Sehib, à30 ou 40 kilomètres au sud du Tseldja et de Gafsa ; 2° Ceux du Djebel-Nasser-Allah, au sud-ouest de Kairouan, qui s'étendent sur une longueur de 30 kilomètres environ, en formant deux bandes parallèles dirigées à peu près nord-sud ; la teneur brute des phosphates ne dépasse pas 45 p. 100, mais ils se prêtent bien à l'enrichis-

sement par lavage et la proximité relative de la mer, par Kairouan et Sousse, devra faciliter leur exploitation

3° Ceux de la région comprise entre Tebessa et Tunis, notamment d'Haydra, de Thala et de Guelaat-es-Senam (*).

Dans ce dernier, les marnes et le calcaire blanc à phos-

phate sont recouverts par un calcaire blanc à gastropodes et celui-ci par un calcaire dur, avec Nummulites extrêmement nombreuses et Ostrea multicostata à la partie supérieure. Ce .calcaire Nummulitique forme une immense table, ayant la forme d'un rectangle à pans cou(*) THOMAS, Bull. de la Société géol., 1891.