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SUR LES VARIATIONS OBSERVÉES

DANS LA COMPOSITION DES PHOSPHATES

dans les bancs calcaires des genres de mollusques tels que

Mais lorsque le phosphate, entré ainsi en solution, se trouvait amené au contact d'éléments calcaires, il devait

Cérithes, Turritelles, Ostrea, attestant que les eaux oit ils ont vécu avaient peu de profondeur ; mais ces fossiles eux-mêmes deviennent beaucoup plus rares, lorsque les calcaires sont riches en phosphates, tandis qu'ils contiennent alors une énorme quantité de débris d'os, de dents et d'écailles, avec de nombreux Coprolithes des sauriens qui vivaient sur les rivages de la Mer suessonienne.

Les phosphates de Gafsa, de Tébessa, de M'Zeïta sont particulièrement riches en débris de ce genre. Les sédiments encore meubles devaient être fréquemment remaniés par les vagues, qui venaient déferler sur les côtes, comme nous le voyons pour les sables de nos plages actuelles ; mais, sur ces rivages très plats et très étendus, les moindres plis ou ondulations de terrains pouvaient modifier les conditions de dépôt ; certaines régions

pouvaient se trouver isolées des autres et former des lagunes salées, comparables aux sebkhas ou aux chotts modernes, dans lesquelles l'eau de la mer n'avait accès qu'a de certains intervalles de temps et on l'eau, isolée comme dans des marais salants, subissait, pendant le reste du jour, une évaporation active et, par suite, une concentration ou même une dessiccation plus ou moins avancée.

La présence d'une masse considérable de débris organiques dans ces' eaux devait avoir pour effet de les charger d'acide carbonique et de carbonate d'ammoniaque et, par conséquent, d'augmenter leur puissance de dissolution sur les calcaires et sur lés phosphates. La présence de chlorure de sodium devait encore accroître la solubilité dès phosphates (*). (*) D'après les expériences relatées dans lé Traité de chimie géologique de Bischof, une partie de phosphate de chaux tribasique exige, pour se dissoudre, 5.132 parties d'eau et seulement 3.150 parties de la

même eau contenant 1/12 de son poids de chlorure de sodium. Le

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se précipiter à la surface des grains de carbonate de 'chaux, qui se dissolvaient partiellement. Ainsi s'explique le dépôt superficiel du phosphate mêlé de substance organique, qui enveloppe les grains calcaires et les menus débris d'ossements et qui leur a donné une patine brune et brillante caractéristique. Les blocs ou galets de calcaire, comme il s'en trouve parfois au milieu des grains

de phosphates, ont reçu une enveloppe et une patine semblables, mais sans que le phosphate pût pénétrer. audelà- de la surface, fait déjà signalé plus haut comme assez fréquent dans les gîtes de Tebessa. Remarquons enfin 'que, parmi les sels de la mer, qui devaient se concentrer sur les rivages plats ou dans les lagunes chaque fois que la mer se retirait, parmi ces sels, dis-je, se trouvait du fluorure de. calcium, qui devait naturellement, suivant la loi que nous avons observée., ,se fixer sur les débris d'os, les écailles, les grains phosphatés de toute espèce et les transformer en.fluophosphates plus ou moins voisins des apatites. L'expérience nous a montré que cette fixation du fluorure est particulièrement favorisée par la concentration et l'évaporation jusqu'à sec des eaux qui imprègnent les phosphates

or, ce sont précisément les circonstances qui ont dû se réaliser une infinité de fois sur ces rivages plats, sous l'influence du flux ou du reflux de la mer, pendant la durée de cette époque géologique. On conçoit aisément que la diversité des conditions géographiques ait pu entraîner les diversités correspondantes dans la composition des phosphates; que les uns Chlorure d'ammonium a un effet encore plus prononcé. Je puis ajouter,

d'après mes propres essais, que le carbonate d'ammoniaque, produit naturel de la décomposition des matières organiques azotées, produit aussi dans le même sens un effet des plus marqués. Tome X, 1896.

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