Annales des Mines (1896, série 9, volume 10)
Page : Image 289
Révision de 20 déc. 2014 07:12:00, edited by Anonymes
570
BULLETIN
BULLETIN
LA COLLECTION DES LUTES MINÉRAUX ET MÉTALLIFÈRES A L'ÉCOLE SUPÉRIEURE DES MINES
Par M. L. DE LAUNAY, Ingénieur des Mines, professeur à-l'École supérieure des Mines,
La collection des gîtes minéraux et métallifères de l'École des Mines est d'une organisation si récente et si peu connue des ingénieurs auxquels elle s'adresse qu'il nous paraît utile, à l'occasion de son ouverture récente au public, d'en indiquer le caractère et
l'intérêt pratique autant que théorique. Sou catalogue, que nous donnons ici, permettra, en outre, à tous ceux qui s'occupent à un titre quelconque des substances minérales de pouvoir rapidement et sans vaines recherches, mettre à profit les richesses qu'elle renferme ; nous espérons qu'ils voudront bien, à cette occasion, nous aider à combler les lacunes qui peuvent encore s'y rencontrer. Dans sa notice historique sur l'École des Mines (*) M. Aguillon a rappelé comment la première idée d'une collection de ce genre remonte à Le Play, qui, de 1840 à 1853, constitua un musée de l'industrie minérale de plus de 22.000 échantillons. e< Ce musée
formait, dit-il, des suites naturelles partant des matières premières, combustibles et minerais, ou mieux, pour ceux-ci, des gîtes métallifères pour arriver aux produits finis, en suivant la transformation des matières successives élaborées et des produits intermédiaires... Le classement était fait systématiquement à un double point de vue : d'une part, au point de vue métallurgique ou minéralogique par nature de produit final (fer, plomb, etc...); et, d'autre part, au point de vue statistique, 'par district métallurgique ou minéralurgique. (*) Annales des Mines, mai-juin 1889, p. 152 et 243.
BULLETIN
571
Il était-presque impossible de tenir au courant une collection dont le principe était aussi vaste ; aussi y renonça-t-on assez vite pour se borner à une collection dite des gîtes minéraux (*), conçue à un point de vue simplement géologique. L'idée, reprise sous cette forme nouvelle par de Chancourtois, reçut sa réalisation par les soins d'Ed. Fuchs, qui, pendant les neuf années où il professa à l'École des Mines le cours de géologie appliquée, de 1879 à_1889, s'occupa très activement de recueillir les échantillons destinés à faire connaître méthodiquement les principaux gîtes minéraux de tous les pays. Depuis sa mort subite en 1889, nous avons continué son oeuvre avec l'actif concours de notre distingué préparateur, M. Durassier, qui a bien voulu dresser le catalogue ci-joint; les matériaux en étaient déjà très nombreux ; nous avons été assez heureux, grâce
à la générosité de tous les industriels et exploitants de mines auxquels nous avons fait appel, grâce à nos propres voyages à l'étranger, pour pouvoir les accroître êncore et les classer entièrement sous une forme systématique-.
Ce classement, le premier catalogue ci-joint le fera suffisamment connaître sans autre explication. Il correspond exactement à celui que nous avons adopté dans notre Traité des Gîtes minéraux et métallifères, c'est-à-dire que les gisements sont rangés suivant l'ordre de la chimie, d'après le métalloïde ou le métal dominant dans chaque gîte. Les échantillons sont répartis dans cinq salles, A, B, C, D, E,
et, dans chacune, ils occupent un certain nombre de vitrines murales et de tables d'embrasure numérotées en chiffres romains (par exemple A-IX à A-XII, vitrines du phosphore ; D-t. III, table d'embrasure du bismuth), plus des vitrines centrales et des trophées placés devant les fenêtres. A l'entrée de chaque salle, une pancarte suspendue indique les
principales collections qui y sont renfermées avec leur place. Chaque vitrine porte, en haut, le nom du métal ou métalloïde qui y figure et, à chaque tablette, on voit, inscrite sur le verre même, la subdivision correspondante (telles que graphite, jais, bitume, asphalte, etc..., quand il s'agit du carbone). Ayant ainsi reconnu (*) Les échantillons de Le Play avaient, en outre, l'inconvénient pratique d'être beaucoup trop petits. Comme ils ne peuvent plus présenter qu'un intérêt historique, nous avons dû, faute de place dans nos salles, les faire rassembler dans une série de caisses, soigneusement numérotées et cataloguées, où on les retrouvera à l'occasion.