Annales des Mines (1897, série 9, volume 11)
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ÉTUDE SUR LA COMPOSITION DU GRISOU
ÉTUDE SUR LA COMPOSITION DU GRISOU
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et Ingénieurs des Compagnies à qui ils ont été demandés et qui les ont si obligeamment fournis. CHAPITRE L COMPOSITION DE LA PARTIE CO1VII3USTIBLE DU GRISOU.
Le grisou n'est pas entièrement combustible; mais la partie combustible y est, en général, de beaucoup la plus abondante. Elle consiste essentiellement, tout le monde le sait, en méthane. La -question que nous nous posons actuellement est de savoir si elle ne comprend pas une petite quantité d'autres gaz également combustibles? Le méthane n'est pas le seul gaz combustible que puisse donner la décomposition des matières végétales à l'abri de l'air. Ainsi, dans la fermentation anaérobie de la paille de fumier, M. Dehérain a trouvé qu'il se produisait parfois de l'hydrogène, et j'ai rencontré après lui le même
fait. D'autre part, l'odeur que présente, dans certains cas, le grisou, peut amener à penser qu'il renferme des hydrocarbures autres que le méthane. Il y a donc bien lieu d'examiner la question énoncée (*). ,1\iles études ont porté sur un assez grand nombre d'échantillons de grisou, dont o11. verra plus loin la liste et qui correspondent aux principaux types de mines françaises. Je me fais un devoir de remercier les Directeurs (*) On peut trouver la question oiseuse, si on la considère au point de vile purement pratique de la sécurité des mines. Dans ce cas, les indications obtenues avec des instruments tels qu.e l'éprouvette de M. H. Le Chatelier (Annales des Mines, 10 livr. 1899; Annales de Chimie et de Physique, juillet 1893) sont bien suffisantes, et même elles sont plus instructives que de véritables analyses ; car, en faisant connaître la limite d'inflammabilité des mélanges à surveiller (et cela indépendamment de la nature des gaz qui constituent ces mélanges), elles procurent le renseignement précis dont on a besoin. Mais le point de vue spécial dont nous parlons n'est pas le seul auquel il soit utile ou intéressant de se placer.
Le gaz a été Prélèvement des échantillons de grisou. recueilli, à la manière habituelle, sur l'eau. Dans des recherches ultérieures, il a fallu renoncer à .ce procédé simple et commode. Ici, il ne présentait pas d'inconvénient, Il risquait bien d'altérer légèremen,t la composition du grisou, mais il ne pouvait y modifier la nature de la. partie combustible à examiner. Méthode d'analyse. La, méthode suivie dans l'analyse des échantillons va être indiquée d'une façon complète; il
me parait nécessaire d'y insister, puisque nous traitons essentiellement d'une question d'analyse et que le lecteur doit être mis tout à fait à même de juger les diverses opérations effectuées.
Sur une cinquantaine de centimètres cubes de chaque échantillon, on dose d'abord l'oxygène par le phosphore, et l'acide carbonique par la potasse, en 'mesurant avec pré-
cision le volume du gaz avant et après l'action de ces réactifs (*).
Dans ce but, le gaz étant contenu dans une cloche de verre dont la paroi intérieure est légèrement humide, on y introduit un bâton de phosphore qu'on fait passer sous le
mercure. Ce bâton a été coulé de manière à offrir une surface bien lisse et sans aucune cavité, en sorte qu'il n'apporte pas et n'enlève pas avec lui la moindre bulle gazeuse. Il est arrivé plusieurs fois que le phosphore n'a pas produit la plus légère fumée blanche dans le grisou ; c'est que l'oxygène faisait complètement défaut. A cette (*) Toutes les mesures de l'analyse sont faites avec un eudiomètre où
les gaz sont amenés à un volume constant d'environ 45 centimètres cubes, tant pour le dosage de l'oxygène et de l'acide carbonique que pour l'analyse eudiométrique proprement dite qui vient ensuite, et où ils sont évalués d'après la pression qu'ils supportent.