Annales des Mines (1897, série 9, volume 11)
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ÉTUDE SUR LA COMPOSITION DU GRISOU
Résumé et conclusions du chapitre I.
Ou a trouvé, dans les échantillons de grisou examinés,
ÉTUDE SUR LA COMPOSITION DU GRISOU
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CHAPITRE II. L'AZOTE ET L'ARGON DANS LE GRISOU.
à côté d'une partie incombustible, consistant en acide carbonique (de 0 à 4 p. 100), oxygène (de 0 à 0,9 p. 100)
et azote (de 2,2 à 39,8 p. 100), une partie entièrement combustible dont on a étudié tout spécialement la compo-
sition par la méthode eudiométrique. Par la même méthode, on a. analysé du .méthane, pur, tiré du mercurediméthyle. On a vu que, dans le plus grand nombre des cas, la partie entièrement combustible du grisou se comportait à l'analyse exactement comme le méthane du. mercure-diméthyle. Avec quelques échantillons de grisou cependant, on a obtenu des résultats sensiblement différents, prouvant que le méthane y était accompagné d'une proportion, faible mais sensible, d'hydrocarbure étranger, par exemple de 2 à 4 p.100 d'éthane (*).
(*) On peut, en outre, conclure ce qui suit. Il est fort possible que les hydrocarbures, en bridant .avec de l'oxygène, ne 'donnent pas lieu à des contractions et à des productions d'acide carbonique aussi simples qu'on le suppose d'ordinaire ; il arrive tout au moins que, dan e des analyses eudiométriques faites avec grand soin, on n'observe pas cette simplicité pour le méthane .; il est à penser,. d'après cela, qu'on ne saurait déterminer avec précision, par la seule eudiouiétrie, mi mélange complexe d'hydrocarbures, parce que le calcul de l'analyse suppose une connaissance très exacte de la véritable composition .de chacun des corps dosés. Mais l'analyse eucliométrique peut atteindre une grande précision, quand elle s'applique à des mélanges d'azote,- d'Oxygène, d'hydrogène, ou d'autres gaz pour lesquels on connaîtrait très bien les éléments du calcul : contractions et acide carbonique 'résultant de la combustion, proportions des corps entrant en combinaison sous l'influence de l'étincelle.
Il y a toujours de l'azote dans le grisou. Sa proportion varie entre des limites fort écartées ; sur les sept échantillons dont il sera- question plus loin, j'ai obtenu comme
taux extrêmes 0,74 et 30 p. 100(*). D'où provient cet azote? On admet le plus souvent, je crois, qu'il a été dégagé par les principes azotés des matières végétales passées à l'état de houille. Il parait bien difficile de lui accorder une telle origine; car, dans les décompositions lentes reproduites au laboratoire, on n'observe ni une si grande variabilité, ni surtout une si forte exagération du
taux de l'azote mis en liberté par rapport au méthane formé. Il était donc naturel dé songer à l'air comme source
possible de l'azote du grisou. Mais comment distinguer l'azote émané des matières végétales et l'azote de l'air? Il m'a paru qu'on pourrait peut-être fonder cette distinction sur l'argon, que j'étais justement à même de déterminer avec précision. J'ai donc cherché s'il y aurait de l'argon. dans l'azote du grisou. Des essais préliminaires m'en firent trouver, dans un mélange de plusieurs échantillons, une proportion de 1,1 p. 100, assez voisine de celle (1,19) qui, d'après mes expériences (**), caractérise
l'azote de l'air. Il semblait y avoir là une preuve en faveur de l'origine atmosphérique de l'azote du grisou. (*) Il ne s'agit ici et plus loin que d'échantillons de gaz tout à fait exempts d'air introduit lors du. prélèvement. C'est pourquoi je ne tiens plus compte de ceux qui nous ont occupés précédemment. En particulier, je néglige celui de Blanzy qui contenait 40 p. 100 d'azote ; il avait été puisé par aspiration dans le massif et pouvait être ainsi souillé d'azote, appelé du dehors par l'aspiration même. (**) Comptes Rendus de l'Académie des Sciences, 2° semestre 1895.