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Annales des Mines (1897, série 9, volume 11)

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ÉTUDE SUR LA COMPOSITION DU GRISOU

ticulier, des dissolutions de potasse qu'on avait dû employer en quantités très importantes ou de petits volumes d'air demeurés dans les appareils. En définitive, les houilles examinées contenaient au plus, si toutefois elles en contenaient

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d'un élément

comparable à de l'argon. Il n'est pas à penser que les traces, d'ailleurs problématiques, de cet élément, aient fait sentir leur influence sur la composition du grisou, à moins de supposer, bien gratuitement, que les matières végétales ayant donné lahouille aient dégagé tout l'argon qu'elles auraient renfermé avant leur transformation; mais,

avant cette transformation même, tout porte à croire qu'elles n'en renfermaient pas en quantité appréciable. Résumé et conclusions du chapitre H.

L'azote libre, qui se rencontre toujours dans le grisou,

ne me paraissant pas être dû à la décomposition des matériaux de la houille, en raison de sa variabilité et surtout de la proportion élevée dans laquelle il se présente fréquemment, je Me suis demandé s'il proviendrait dé l'air: Pour éclaircir ce point, j'ai recherché l'argon dans l'azote du grisou, en ayant soin de n'opérer que sur des échantillons prélevés sans aucune introduction d'air extérieur : j'ai séparé d'abord l'azote du reste du gaz, puis je l'ai traité en vue de l'extraction et du dosage de l'argon, et, ayant trouvé un résidu tout à fait comparable à ce dernier gaz par ses propriétés chimiques, j'en ai vérifié la véritable nature par l'examen de son spectre (du moins dans la moitié des cas). J'ai contrôlé l'exactitude des dosages en recommençant, pour deux d'entre eux, toute la série des opérations qu'ils comportent et retrouvant rigoureusement les chiffres déjà obtenus. En Même temps que le grisou, j'ai soumis à des épreuves

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semblables le gaz de Rochebelle, après en avoir éliminé l'acide carbonique qui en constitue l'élément dominant. J'ai constaté, d'ailleurs, que la houille ne contenait pas une quantité appréciable d'argon. Les conclusions des expériences sont les suivantes. L'argon a été trouvé dans tous les échantillons de gri-

sou oh je l'ai cherché ; il existe aussi dans le gaz de Roch eb elle.

Le taux d'azote pour 100 de grisou (colonne A) a varié dans le rapport de 1 à 40, et celui de l'argon (colonne B) dans le rapport de 1 à 50; l'azote et l'argon se rencontrent donc dans le grisou en des proportions qui semblent sans relation avec celle du méthane, principal produit gazeux issu des matériaux de la houille; c'est une raison à ajou-

ter à celles qu'on a vues, pour placer leur origine en dehors de la décomposition de ces matériaux. Tandis que l'azote et l'argon contenus dans 100 de grisou ont subi de si amples oscillations, ils n'ont varié l'un à l'égard de l'autre (colonne C) que dans le rapport de 1. à 3; par là ils semblent liés ensemble en quelque manière.

Le taux de 1,17 d'argon (soit 1,18 après correction)

pour 100 d'azote et argon, taux qui est sensiblement identique au taux d'argon de l'azote atmosphérique (1,19),

qui s'est trouvé celui de l'échantillon de Saint-Étienne, examiné le premier en date, et d'où. était née l'idée de l'air fossile, emprisonné de longue date dans la houille, ne s'est plus présenté dans la suite ("). (*) Il y a des mines dans lesquelles les massifs sont absolument secs. Celle de Saint-Étienne, d'où venait le grisou qui a donné le taux d'argon 1,18, est du nombre. Dans ces mines, l'influence possible (dont on va parler) de l'eau sur le taux ,d'argon ne se serait pas fait sentir. En se retirant, postérieurement au dépôt des matériaux de la houille, l'eau aurait laissé pénétrer à sa place de l'air, dont l'azote et l'argon se seraient conservés sans altération et mêlés au méthane dégagé ensuite. Si l'azote et l'argon de notre grisou de Saint-Étienne avaient réellement cette origine, ils donneraient la preuve d'un fait très intéressant, à savoir que, depuis les temps géologiques, la constitution de l'atmosphère, en ce