Annales des Mines (1897, série 9, volume 11)
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RECHERCHES SUR LA DISSOLUTION
RECHERCHES SUR LA DISSOLUTION
d'abord, par l'existence chez un même corps de plusieurs. formes cristallines différentes. Ces formes sont toujours
par exemple, l'azotate de potasse rhomboédrique, obtenu par refroidissement rapide d'une solution saturée à chaud,
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en nombre limité, et il n'y a pas de passage continu de l'une à l'autre. L'allotropie cristalline est généralement désignée, en raison de ce fait, sous le nom de polymorphisme. En même temps que la forme, toutes lés autres propriétés du corps sont modifiées. Ainsi pour le soufre, la variété prismatique et la variété octaédrique possèdent des propriétés optiques différentes, des densités différentes, des chaleurs de combustion différentes, etc. Deux variétés allotropiques sont, presque à tous les points de vue, des corps différents ; leur seul caractère commun est de pouvoir donner, en entrant en combinaison, des composés chimiques identiques. Comme autre exemple bien connu d'allotropie, on peut citer les deux variétés rouge et jaune de l'iodure de mercure ou de l'oxyde de plomb.. Les différentes variétés allotropiques d'un même corps peuvent généralement passer de l'une à l'autre, sous. l'influence de variations convenables de pression ou de
température, parfois même sans aucune variation semblable. Ainsi l'iodure rouge de mercure, chauffé jusque. vers 1500, se transforme immédiatement en iodure jaune; et celui-ci à la température ordinaire se transforme spontanément, mais lentement, en iodure rouge. En étudiant
ces phénomènes de transformations allotropiques, on a reconnu qu'ils obéissaient aux lois suivantes, identiques à celles du changement d'état.
ne se conserve généralement pas plus de quelques
secondes. Pour l'iodure d'argent, la variét&cubique stable
à chaud n'a pu être encore conservée à la température ordinaire. Malgré cela, on ne peut hésiter à ranger la transformation de l'iodure d'argent, et les transformations semblables, dans la catégorie des transformations allotropiques : parce qu'elle est accompagnée, comme pour l'iodure de mercure, d'un changement de symétrie cris-
talline que ne produisent pas normalement les changements de température, d'un changement de couleur et d'un changement de densité beaucoup plus considérable que ceux dus à de simples variations de température ; et surtout ces changements se produisent d'une façon absolument brusque.
Pendant longtemps l'allotropie cristalline, découverte par Haüy sur le carbonate de chaux (aragonite et calcite), n'a été reconnue que dans les cas semblables, tout à fait exceptionnels, on les diverses variétés se conservent facilement à la température ordinaire. Ces cas étant très rares, le phénomène d'allotropie passait .pour une ano-
malie; mais, depuis les travaux de Lehman, Mallard, Wyrouboff, on sait que les corps qui ne présentent pas de modifications allotropiques sont, au contraire, l'exception. C'est ainsi que l'azotate d'ammoniaque présente trois
transformations entre la température ambiante et son point de fusion; le. sulfate de soude, quatre au moins, et
PREMIÙRE LOI. - Il n'y a, à une température et une. pression données, qu'une seule modification allotro-
peut-être cinq, etc. L'étude de l'allotropie devra donc nécessairement prendre dans la chimie une place autre-
pique stable; les autres ne peuvent généralement être conservées que d'une façon transitoire, elles tendent à se transformer spontanément, comme le fait l'iodure jaune de mercure. Le plus souvent, les modifications
ment importante que celle qui lui est faite aujourd'hui.
non stables ne peuvent que difficilement être conservées ;
Les transformations allotropiques DEUXIÈME LOI. se produisent brusquement et d'une façon réversible à une série de pressions et températures correspondantes,