Annales des Mines (1897, série 9, volume 11)
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RECHERCHES SUR LA DISSOLUTION
RECHERCHES SUR LA DISSOLUTION
iinpossible d'attribuer à l'un d'eux la liquidité, car les dissolutions peuvent rester liquides à des températures où les composants du mélange sont tous solides ; ainsi, parmi les solutions aqueuses au-dessous de 00, celle de
lutions
chlorure de calcium peut rester liquide jusque vers 50°. Il n'y a pas lieu d'envisager, à un point de vue différent, la fusion de la glace, ou la fusion d'un sel au contact de
sont censées expliquer.
leurs dissolutions mutuelles. Cette identité du rôle des corps mêlés devient d'ailleurs évidente quand, au lieu d'envisager' des solutions aqueuses, on considère les dissolutions mutuelles des sels fondus, ou celles des métaux, c'est-à-dire les alliages fondus. Quand on mêle deux ou plusieurs corps de façon à constituer une dissolution, il peut, en même temps que le mélange, se produire des réactions chimiques : combinaisons, décompositions, etc. Ainsi, quand on mêle une solution d'iode à une solution de potasse, la décoloration de la liquenr d'iode, qui est complète pour une proportion définie de potasse, est l'indice d'une réaction chimique certaine Mais, dans bien des cas, ainsi qu'on l'a indiqué plus haut, nous n'avons aucun moyen de reconnaître non
seulement la nature, mais même l'existence de ces réactions chimiques. Par exemple, dans les solutions aqueuses, les sels sont-ils à l'état .d'hydrates ? Certains savants pensent que, sauf de rares exceptions, ils sont anhydres; d'autres pensent qu'ils sont au niên-ie état d'hydratation que les sels cristallisés, qui peuvent être obtenus à la même température; enfin, d'autres savants supposent que toute l'eau est combinée au sel pour former des hydrates liquides. En fait, on ne sait absolument rien sur ce sujet, et l'on n'en est encore qu'aux hypothèses. Cette question de la constitution chimique des dissolutions sera complètement laissée de côté dans cette étude ; a fortiori ne dira-t-on rien des hypothèses plus ou moins fantaisistes qui ont été faites sur la constitution physique des disso-
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théorie des molécules éponges de Berthollet, théorie des ions de Arrhénius. Ces théories, outre leur caractère hypothétique, ont le grave inconvénient d'être en 'contradiction avec un grand nombre des faits qu'elles
Le seul objet de ce mémoire est l'étude de la saturation des dissolutions, phénomène dont les lois peuvent être établies indépendamment de toute notion sur leur constitution. Ce phénomène de la saturation consiste ex ce que les dissolutions de plusieurs corps ne peuvent être réalisées dans des proportions quelconques : il y a des limites extrêmes en dehors desquelles le mélange homo-
gène ne peut plus exister, le corps en excès sur cette proportion limite reste au contact de la dissolution sans s'y mêler. Par exemple, à la température de 15° une dissolution de chlorure de calcium ne peut renfermer plus de 70 par-
ties de sel pour 100 parties d'eau. Tout le sel ajouté, en sus de cette quantité, reste au contact du liquide' sans s'y dissoudre ; quand la température de Texpérience est telle que les corps en présence, pris isolément, affecteraient l'état cristallisé, il y a une limite correspondant à, la proportion maxima de chacun des corps. 'Ainsi à-- 25°, pour la même solution, la proportion maxima de sel est de 50 parties pour 100 d'eau, et la proportion maxima d'eau 333 parties pour '100 de sel. C'est-à-dire que la quantité de sel en excès sur 50 parties pour 100 d'eaù, ou inver-
sement la quantité de glace en excès sur 333 pour 100 parties de sel, reste au contact de la dissolution sans s'y fondre. Mélange non homogène. Parmi les.mélanges non homogènes, il en est un dont la constitution est bien simple:: c'est le mélange mécanique dans lequel les divers éléments sont simplement juxtaposés. Telle est la masse pulvérulente obtenue en versant dans un vase du sable de natures