Annales des Mines (1897, série 9, volume 11)
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hybrides qui s'appellent la mécanique rationnelle, la thermodynamique, la physique mathématique, d'autant plus tee dans l'édification de ces sciences les mathématiciens violent souvent ouvertement leur principe fondamental de ne faire intervenir dans les raisonnements que des propositions absolument certaines Ils font trop souvent usage
de données expérimentales ou d'hypothèses qui n'ont aucunement le caractère de la certitude absolue : telles, en thermodynamique, les hypothèses sur la nature de la chaleur, la constitution des gaz, les lois approchées de la pression osmotique, etc. Cet état d'esprit explique le peu de crédit qu'ont trouvé jusqu'ici, auprès des chimistes français, les lois de la dissolution que j'ai déduites des principes de l'énergétique. A l'étranger, au contraire, où les spéculations mathématiques sont plus familières aux chimistes, ces lois ont été acceptées immédiatement et ont été le point de
départ de travaux importants de MM. Bakhuis-Roozboom, van t'Hoff, Deventer, Linebarger, etc. Je me propose de *donner, dans cette étude, un exposé de ces lois plus logique que la marche qui m'a conduit à leur découverte; je m'efforcerai de mettre en lumière leur raison d'être et de bien montrer le lien logique qui les rattache au principe fondamental de l'énergétique, c'està-dire au principe de l'impossibilité du mouvement perpétuel. Ce principe, sur lequel Carnot a édifié toute la science
de l'énergie, est accepté sans contestation par tout le monde.
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certains changements capables de s'effectuer spontanément comme la chute. d'un corps pesant, l'arrêt d'un
corps en mouvement, la chute de chaleur d'un corps chaud à un corps froid, de pouvoir, dans des conditions convenables, être utilisés pour produire du travail, c'està-dire, par exemple, élever "un corps pesant, et, d'iule façon plus générale, provoquer certains changements. inverses des changements spontanés précédents, c'est-àdire Mettre un corps en mouvement, élever de la chaleur d'un corps froid à un corps chaud, etc. La réversibilité est la propriété qu'ont certains change-ments semblables aux précédents, qui ne se produisent pas spontanément, de n'entraîner dans leur production que des.
variations infiniment petites de puissance motrice. Les corps entre lesquels de semblables changements peuvent, s'effectuer sont dits en équilibre par rapport au changement précité. Par exemple, un -corps pesant suspendu à un ressort ne se déplacera pas de lui-même, mais il suffira d'une dépense infiniment petite de travail pour lui communiquer un léger déplacement dans un sens ou dans l'autre. L'échange de chaleur entre deux corps à la même température est encore une opération réversible : il ne se produit pas de lui-même, mais il suffit, pour le produire au moyen .d'une machine à air chaud ou d'une pile thermo-électrique, de dépenser une quantité infiniment petite de travail. Le principe de l'impossibilité du mouvement perpétuel peut s'énoncer ainsi : Il est impossible de créer de la
Il faut, avant d'aborder le problème ici posé, rappeler la signification de deux notions dont il sera fait un usage continuel : celles de puissance motrice et de réversibilité,
puissance motrice, &est-à-dire qu'il est impossible de
et montrer le rôle qu'elles jouent dans la science de
nément un autre changement direct; autrement dit, un système de corps ne peut voir augmenter sa réserve de
l'énergie. La puissance motrice, d'après le sens donné par SadiCarnot à cette expression, est la propriété que possèdent
produire dans un système de corps un changement inverse d'un changement spontané sans qu'il se produise simulta-
puissance motrice sans qu'en même temps celle d'un autre
système ne diminue. Il est impossible d'élever un corps